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L'atelier
organisé, depuis hier à Alger, par le Centre africain d'études et de recherche
sur le terrorisme (CAERT) est d'une actualité criante avec les événements du
nord du Mali.
En collaboration avec l'Unité de fusion et de liaison (UFL), les travaux porteront, trois jours durant, sur le renforcement de la capacité de réponse des systèmes juridiques nationaux des pays du Sahel et de l'Afrique du Nord à lutter contre le terrorisme, en présence d'experts internationaux. En deux mots, cette rencontre vise à développer les systèmes de défenses légales en cas de terrorisme ou comment appliquer pleinement la loi en face d'actes terroristes. Ainsi, et pour étayer la théorie, le cadre juridique universel de lutte contre le terrorisme, le financement du terrorisme, la coopération internationale en matière de lutte antiterroriste et la plateforme de coopération juridique des pays du Sahel figurent parmi les principaux thèmes qui seront abordés lors de cette session de formation. Le sujet que d'aucuns ne pouvaient ignorer est celui de l'heure avec la création d'un Etat indépendant touareg aux portes de l'Algérie. Petite lueur d'espoir pour Francisco Caetano José Madeira, le directeur du CAERT, c'est qu'aucun pays africain n'a reconnu cette "indépendance". Il s'est dit "optimiste dans la mesure où la déclaration d'indépendance de l'Azawad a été condamnée". M. Madeira a précisé qu'aucun pays de l'Union africaine, de l'Union européenne ou encore l'ONU n'ont reconnu cette déclaration, affirmant que l'existence de "deux Mali" est "inacceptable" et "inadmissible". Evoquant la situation sécuritaire dans ce pays, le directeur du CAERT a mis en garde contre Al-Qaïda au Maghreb islamique qui risque de profiter de la situation en infiltrant les groupes autonomistes. Dans une déclaration antérieure, le Mozambicain a souligné que la crise au Mali "peut compliquer davantage" la situation sécuritaire dans la région du Sahel à travers la multiplication de groupes armés. "Avant, on ne parlait que d'Aqmi, mais aujourd'hui, on parle d'Ansar Eddine, de Mujao (Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest) et on parle aussi d'autres groupes armés, et tout cela complique la situation au Sahel et la lutte antiterroriste", avait-il averti. Pour optimiser la lutte antiterroriste au Sahel, le président du CAERT a appelé les pays de la région à s'organiser en réunissant d'abord leurs forces et capacités. Pourtant, et de son propre aveu, plusieurs pays africains ont un "sérieux déficit" dans leurs capacités de lutte contre le terrorisme et les crimes connexes qui demeurent une menace à la paix, la stabilité et la sécurité notamment dans la sous-région du Sahel. Par ailleurs, et interrogé sur le dossier malien, Kamel Rezag-Bara, conseiller à la présidence de la République, a déclaré, en marge de cet atelier, que toutes les bonnes volontés doivent converger pour aider les Maliens à trouver rapidement une solution à leurs problèmes. Il évoquera "trois crises" auxquelles fait face Bamako, relevant que la première est "interne", appelant, tout comme M. Madeira, à ce que la légitimité constitutionnelle reprenne ses droits. La deuxième crise est celle de la revendication identitaire "légitime" dans le nord du Mali, qui s'exprime par une sécession que le monde réprouve alors que la troisième, explique-t-il, est liée aux connexions entre terrorisme et grand banditisme. A propos des relations algéro-maliennes, M. Rezag-Bara rappellera leur bonne santé, affirmant au passage que les événements au Nord-Mali intéressent Alger au premier plan. |
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