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Un projet de jeu et des solutions de rechange

par Adjal Lahouari

Après avoir tiré les enseignements du match amical gagné face au Niger, il y a une semaine, l'entraîneur national Halilhodzic n'a concédé qu'à deux retouches en titularisant le gardien Mbolhi et Boudebouz aux dépens respectivement de Mohamed Cedric et Hameur Bouazza. En tout cas, il a clairement démontré ses intentions en alignant une formation à vocation offensive avec deux attaquants de pointe Djebbour et Soudani, épaulés par Feghouli et Boudebouz.       En outre, et cela mérite d'être signalé, les deux latéraux Mesbah et Hachoud ont reçu la consigne de profiter des espaces dans leurs couloirs en effectuant des centres. D'ailleurs, lors de la dernière séance d'entraînement, ils se sont livrés à cet exercice. Lorsqu'il dressera le bilan des actions décisives de cette rencontre, le coach de l'EN se rendra compte que sur les quatre buts, deux ont découlé des centres effectués par Hachoud pour Soudani (deuxième but) la similitude découlant du fait qu'ils ont été obtenus sur des reprises de la tête. Il en est de même pour les troisième et quatrième but, toujours de la tête de Slimani puis Soudani suite respectivement à un retrait de Guedioura et un botté par Kadir. Il s'agit là d'un constat sur lequel Halilhodzic devra probablement se pencher en vue des prochaines rencontres dont celles du Mali où l'importance du résultat n'est plus à souligner.

Ceci dit, c'est grâce à la perspicacité et à l'opportunisme de Feghouli que la rencontre crispante au cours des vingt cinq premières minutes, s'est débloquée. Recevant un centre de Boudebouz, le milieu de terrain du FC Valence a prouvé l'étendue de son talent en percutant plein axe, avec une certaine réussite face au gardien du Rwanda Kwizera. La particularité chez Feghouli c'est que tous ses gestes sont orientés vers une efficacité maximum, que ce soit dans la relance vers ses coéquipiers, ou dans ses tentatives personnelles. Il s'agit là d'un exemple à suivre pour les futurs sélectionnés. C'est la preuve que ce joueur au talent précoce a atteint en peu de temps un niveau très appréciable, dont l'EN va bénéficier très certainement. L'un des facteurs à relever n'est autre que la «patience» des verts. 

En effet, et au grand dam de leur patron technique, les camarades de Mesbah ont abusé de passes latérales alors que leur mentor exigent plus de « profondeur ». Ils ne pouvaient faire autrement face à un adversaire regroupé dans son périmètres et qui refusait de se livrer, préférant spéculer sur les contres. En fait, en première période, ils n'ont inquiété Mbolhi qu'une seule fois, à quelques minutes du repos. C'était trop peu pour espérer réaliser leurs desseins, car la mainmise du match était algérienne, avec une possession du ballon maximum. On dira même, qu'en fonction de la faiblesse d'ensemble de cette formation rwandaise, les verts auraient pu corser encore plus l'addition. Il n'est pas question de faire la fine bouche à la suite de cette confortable et rassurante victoire, mais il est certain que face au Mali, ce sera un test des plus significatifs. Sur la base de ces deux victoires en une semaine, Halilhodzic sera confronté à des choix pas faciles à prendre.

Paradoxalement, il sera peut-être tenté de remanier une défense qui n'a pas concédé de but. Car il ne pourra pas ignorer le rétablissement des Boughera (leader naturel) et Mostefa Mehdi. «Trop de bien nuit parfois», dit l'adage. C'est à l'entraîneur de trancher en son âme et conscience. Ce qui est certain, c'est que ces deux dernières victoires ont élargi les possibilités sur le plan de l'effectif, et des « solutions de rechange» selon la formule consacrée. Et pas seulement en défense et au milieu, car l'essai de Slimani s'est avéré concluant.

Le sociétaire du CRB a apporté sa présence physique si utile dans les duels aériens et a été en tout cas cette fois, plus convaincant que Djebbour, ceci dit sans vouloir enlever le mérite de ce dernier, dans un rôle ingrat, au sein de la défense rwandaise. Il n'en demeure pas moins que son concurrent direct Slimani a laissé une bonne impression, et cette émulation devrait profiter à l'équipe nationale dont on attend avec impatience son match à Ouagadougou, contre le Mali, un rival d'un tout autre calibre que celui du Rwanda.