Le Forum des Clubs Professionnels s'active à destituer Kerbadj de son
poste de président de la LNF. Ce dernier a été sollicité pour une réunion
visant à établir le bilan de l'exercice écoulé, mais aucune suite n'a été
encore donnée à cette demande, a-t-on appris du FCP. « C'est à l'assemblée
générale, qui a les pleins pouvoirs, de décider et à prendre une décision. Nous
n'avons pas compris la position de Kerbadj qui n'a pu régler les problèmes des
clubs liés au dossier du professionnalisme. Tout le monde a remarqué que nos
intérêts ne sont pas défendus comme il se doit. Nous allons nous réunir la
semaine prochaine pour débattre de la situation », dira Yahla Abdelkrim, président
du FCP. Pour lui et ses proches collaborateurs, la situation des clubs n'est
guère reluisante du fait que la plupart d'entre eux sont déficitaires. « Nous
sommes des présidents de clubs qui activent dans la légalité. En conséquence,
nous avons le droit de faire des propositions qui pourraient contribuer à faire
sortir notre football de cette léthargie. La situation est très complexe, car
où sont passées les mesures d'accompagnement promises ? » a-t-il ajouté. Il se
dit çà et là que lors de la prochaine réunion, le FCP espère parvenir à un
accord entre ses membres visant à plafonner les salaires des joueurs en vue du
prochain championnat. Mais, au FCP, on ne cache pas des appréhensions, car
cette démarche risque de ne pas trouver d'écho favorable chez certains
présidents, qui ont déjà opté pour la politique des gros salaires, tout en
sachant que le niveau de notre football est juste moyen, ce qui veut dire que
les salaires faramineux accordés aux joueurs sont loin d'être justifiés. « A
cet effet, nous remettons en cause la manière dont a été instauré le
professionnalisme dans la mesure où le contexte socio-économique ne permet pas
aux clubs de s'ériger en sociétés commerciales rentables du jour au lendemain.
Des entreprises publiques et privées ayant une grande expérience et avec des
capacités matérielles et humaines considérables ne sont maintenues en activité
que par l'aide de l'Etat », précisera Yahla Abdelkrim qui, par ailleurs, nous a
confirmé que le volet de l'arbitrage sera évoqué dans la mesure où, selon lui,
« cette année, de graves erreurs, pour ne pas dire autre chose, ont été
commises, ce qui a engendré la violence ». Sur la corruption et les rumeurs
relatives aux matches arrangés, le président du FCP dira : « La corruption est
difficile à établir du fait qu'il faut un fait matériel et un flagrant délit.
La FIFA vient de créer une structure spécialisée pour identifier et effectuer
des investigations visant à combattre ce fléau. La FAF devrait s'inspirer de
cet exemple ». En conclusion, Yahla Abdelkrim a tenu à réagir suite à la
déclaration du président de l'USMA. « Lorsque Ali Haddad affirme qu'avec ses
moyens, il achète et recrute qui il veut, il ne doit pas oublier qu'il fait
partie d'un système de compétition et qu'il n'est pas seul sur le terrain.
Donc, la solidarité doit être de mise entre les présidents de clubs, ce qui ne
fera que les conforter dans leur mission de relever le niveau du championnat.
Nous sommes dans un pays en voie de développement où la plupart des joueurs
sont des chômeurs, ce qui pourrait nuire à l'image de marque de l'USMA. En tant
que présidents de clubs, nous ne pensons pas au pouvoir de l'argent, mais
plutôt à développer les valeurs humaines de nos joueurs. Le président de la FAF
est disposé à nous écouter et nous attendons un signe de sa part pour se mettre
autour d'une table pour discuter objectivement de tous les problèmes »,
dira-t-il en conclusion.