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Le transport par taxi, entre anarchie et galère

par A. Mallem

Les choses deviennent de plus en plus compliquées pour les usagers des taxis urbains et suburbains, car c'est de nouveau l'anarchie dans les tarifs et les courses à cause des augmentations sauvages décidées par les taxieurs.

En effet, prenant prétexte des contraintes imposées par les chantiers intra-muros qui continuent à bouleverser le programme de la circulation dans la ville des ponts et en direction des cités limitrophes d'El-Khroub, Hamma-Bouziane et Aïn Smara, les taxieurs ont procédé unilatéralement à des augmentations des prix des courses. Ainsi, la place qui coûtait 20 dinars est passée à 30, la course de 100 dinars est passée à 150, et ainsi de suite. Ce qui a provoqué bien entendu le dépit des usagers et parfois même des manifestations de colère en mettant en cause l'absence de contrôle et celle des autorités concernées. «Hier, j'ai pris un taxi pour une course de Bab-El-Kantara à la gare routière de l'Est et j'ai dû payer 150 dinars au lieu des 100 que je déboursais habituellement. C'est inadmissible !», s'est plaint un citoyen rencontré près de la gare ferroviaire. Au niveau de la station Khemisti, des chauffeurs de taxis assurant la course vers Aïn-Smara ont pris, eux aussi, l'initiative d'augmenter de 10 dinars la place : de 40 elle est passée à 50. «Normal ! a jugé l'un d'eux, compte tenu des changements constants d'itinéraires que les autorités locales nous ont imposés à la suite des chantiers interminables sur notre itinéraire. Nous ne voulons pas travailler à perte. Sinon on arrête carrément ! Quelles seront alors, d'après vous, les conséquences ?». Devant la menace, un usager s'est rendu à l'évidence et a estimé qu'il vaut mieux payer 10 dinars de plus que pas de taxi du tout !

Dans la station du Bardo, nous avons entendu le même son de cloche chez les taxieurs qui font la ligne Constantine - El-Khroub. Eux, ont invoqué les bouchons de la circulation à l'entrée et à la sortie de la ville des ponts pour justifier l'augmentation de la place dans les mêmes proportions que leurs collègues de Aïn-Smara.

Hier encore, au niveau de la station Chitour qui accueille les taxis assurant les lignes de la cité Emir Abdelkader, de Sidi-Mabrouk et de Oued-El-Had, c'était l'anarchie. En dépit des efforts d'organisation et d'encadrement déployés par les membres du syndicat de l'Union nationale des chauffeurs de taxis (UNACT), l'endroit a été envahi à son tour par les taxis de la fraude. « En plus de ces intrus, c'est les véhicules individuels qui viennent stationner ici, prenant l'espace et gênant considérablement les taxis services», nous a expliqué M. Tayeb, membre de ce syndicat, contacté hier. «Nous sommes bloqués !» a-t-il ajouté, en expliquant aussi que certains taxieurs refusent désormais de faire la course vers le quartier de Oued-El-Had, imposant aux usagers de s'arrêter au niveau du carrefour de Daksi. Ce mouvement a été suivi par leurs collègues de la ligne Sidi-Mabrouk Supérieur qui ne vont plus à la station prétextant l'encombrement au niveau de la cité du Bosquet. «Concernant les destinations de la cité Emir Abdelkader, Ziadia et Djebel Ouahch, seuls quelques taxieurs consentent à rallier ces faubourgs, en commençant toutefois à exiger eux aussi une augmentation du tarif. «20 dinars la place, ce n'est plus rentable !» a confirmé en effet un chauffeur travaillant au niveau de cette station de Chitour. C'est donc la galère pour les usagers qui nous ont affirmé être les éternelles victimes.