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Reggane Nord fait partie des «10 projets clés de croissance» qui sont au
cœur du nouveau plan stratégique du pétrolier Repsol, destiné à tourner la page
de la déconvenue argentine.
Il y a un peu plus d'un mois, le groupe espagnol Repsol était sonné par la décision prise par la présidente argentine, Cristina Kirchner, de nationaliser la compagnie pétrolière YPF, détenue jusqu'alors à 57,4% par le groupe espagnol Repsol. Le groupe pétrolier espagnol, soutenu par son gouvernement, avait dénoncé une expropriation dans une affaire où l'Etat argentin a affiché sa volonté de reprendre la maîtrise du domaine énergétique, même si cela lui donnait mauvaise presse? Le litige avec le gouvernement argentin est toujours pendant. Le président du groupe espagnol, Antonio Brufau, a réitéré qu'il fera «tout ce qui est possible et nécessaire à la fois légalement et dans le dialogue» pour obtenir réparation de la valeur des actifs «expropriés». Repsol estime la valeur de ses parts nationalisées à 8 milliards d'euros et compte demander compensation par recours à l'arbitrage international. Repsol, qui a été privé des réserves de gisements argentins, notamment celui de Vaca Muerta, découvert en 2011, qui contient l'équivalent de 22,8 milliards de barils de pétrole, est en train de tourner la page. Et il le fait en mettant le paquet. Un plan d'autant plus significatif que la perte d'YPF pèse lourd. YPF a représenté 21% du bénéfice net et 25,6% du résultat d'exploitation en 2011. D'où l'annonce d'une révision de sa stratégie de développement pour les années à venir, avec à la clé des investissements de 19,1 milliards d'euros, dont 80% destinés à l'exploration et la production. REGGANE NORD PARMI LES «10 PROJETS CLES DE CROISSANCE» Le nouveau plan stratégique s'articule autour de «10 projets clés de croissance» dans plusieurs pays et notamment l'Algérie, où il compte investir 400 millions d'euros. Repsol, qui se devait de réagir à la mésaventure argentine, vise à augmenter sa production de 7% par an afin de parvenir en 2016 à «500.000 barils de pétrole équivalents jour, avec un taux de remplacement des réserves qui dépassera les 120% sur la période ». La répartition des investissements annoncés est de 2 milliards d'euros au Brésil d'ici 2016, 2,3 milliards aux Etats-Unis, 1,2 milliard au Venezuela, 400 millions en Russie, 400 millions en Algérie, 300 millions en Bolivie, 70 millions au Pérou et 20 millions en Espagne. Cette annonce n'est pas pour autant nouvelle. Pour rappel, Sonatrach a signé, il y a plusieurs mois, avec un consortium mené par Repsol, un accord pour développer six nouveaux champs gaziers dans la région du nord de Reggane. Le projet, qui a été approuvé par l'Alnaft, comporte un investissement de 3 milliards de dollars. Il a été perçu comme une «réconciliation» entre Repsol et Sonatrach, dont les rapports avaient été envenimés par la résiliation par l'entreprise publique algérienne du contrat pour le développement du gisement de Gassi Touil. «RECONCILIATION» AVEC SONATRACH Il est vrai que l'affaire n'était pas une «nationalisation» mais une réaction à ce que Sonatrach avait qualifié de «fiasco industriel». L'affaire avait été portée devant le tribunal d'arbitrage, qui avait déclaré «terminé le contrat en question conformément à ses clauses, sans obliger aucune des parties à indemniser l'autre comme conséquence de la fin de ce contrat». Le développement des six gisements gaziers de Reggane Nord se fonde sur une répartition des parts qui donne 40% à Sonatrach, 29,25% à Repsol, 19,5% à l'allemand RWE DEA, 19,5% et 11,25% à l'italien Edison. L'entrée en production est prévue pour le milieu de l'année 2016, avec l'objectif d'atteindre une production stable de 8 millions de mètres cubes de gaz par jour au cours de la première année d'activité. La production pourrait s'étaler sur plus de 25 ans. Repsol est présent en Algérie depuis le milieu des années 70 et dispose d'un bureau permanent à Alger. Il est partenaire de Sonatrach dans d'autres projets, notamment ceux de Issaouane et Tin-Fouye Tabankort et dans un autre à Illizi. « D'une certaine manière, l'expropriation de YPF nous a fait tout remettre en question, pour recommencer, reprendre des forces », a déclaré le président de Repsol, Antonio Brufau. Le groupe espagnol se devait d'envoyer un message rassurant après la déconvenue argentine qui a amené Standard &Poor's à abaisser d'un cran sa note. |