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Sept étudiants ont été tués et plus de
trente-huit autres blessés, vendredi à 19h50, lors d'une explosion qui a
soufflé un restaurant de la résidence universitaire «Bakhti Abdelmadjid» à
Tlemcen.
Les 7 personnes originaires de Bouira, Tizi Ouzou, Béjaïa, Médéa et Tlemcen, ont trouvé la mort sur le coup, il s'agit de 6 étudiants, A.B., âgé de 20 ans, H.K. (20 ans), A.Y. (19 ans), H.A. (19 ans ), K.N. (20 ans), K.M. (20 ans) et d'une employée S.Z., âgée de 54 ans. Les 7 dépouilles ont été évacuées à la morgue et les blessés (âgés entre 18 et 21 ans) se trouvent aux services des urgences de l'hôpital de Tlemcen. Selon des sources de la Protection civile de Tlemcen, les étudiants ont été surpris par l'explosion, au moment où ils prenaient leur dîner. Selon la même source, celle-ci est due à une fuite de gaz survenue dans le vide sanitaire du réfectoire. «Suite à des fuites, le gaz s'est accumulé au sous-sol du restaurant, ce qui a provoqué cette forte déflagration», a expliqué la même source. LES ETUDIANTS SOUS LE CHOC La nouvelle a vite fait le tour de toutes les cités de l'université «Abou Bakr Belkaid». Hier matin, des dizaines d'étudiants étaient attroupés au service des urgences du CHU de Tlemcen. Ils étaient encore sous le choc. Stupeur et désarroi se lisaient dans leur regard. Désemparés, ils n'ont de pensée que pour les victimes. Des parents de ces dernières venus de Tizi Ouzou, Bouira, Béjaia, Médéa et Tlemcen et d'autres régions sont arrivés sur les lieux. D'autres étudiants ont préféré se regrouper devant les débris du restaurant et de la cuisine de la cité. Ils n'en reviennent pas encore, 15 heures après la forte explosion qui a détruit le plancher bas et les murs de séparation de leur restaurant. La scène s'est déroulée à la cité universitaire «Bakhti Abdelmadjid» à Kiffane. Du sang était visible ce samedi matin aux alentours du restaurant et sur les murs de la cuisine ainsi que sur l'escalier d'entrée de l'immeuble d'un seul niveau. Les vitres du restaurant ont volé en éclats. «L'explosion d'hier soir me revient à l'esprit. C'était terrible. Les filles sous le choc couvraient les corps des victimes de draps. Certaines d'entres elles le sont encore», nous confie une étudiante. Les cris stridents des sirènes des ambulances retentissent encore dans sa tête. Elle a dû sortir à temps du restaurant, comme dans un film catastrophe. Un moment de grande panique pour les étudiants qui prenaient leur dîner à l'intérieur du réfectoire et pour les employés qui ramassaient le couvert dans le réfectoire. Des cris fusaient de partout. Les étudiants surpris et choqués par cette explosion, se sont retrouvés collés aux tables, tombés par terre, ou coincés entre les chaises. Quelques étudiants qui étaient assis ont été violemment propulsés vers le vide sanitaire (endroit de l'explosion). Ils sont morts sur le coup. D'autres résidents qui circulaient dans le restaurant ont été projetés par terre et blessés à la tête et aux mains ; pris de panique ils se mettent à hurler de toutes leurs forces. La forte explosion a littéralement soufflé le plancher du réfectoire et fait écrouler les murs de séparation. Tout s'est produit en une fraction de seconde, au point où étudiants et employés n'ont pas eu le temps de réaliser le drame, nous dira un étudiant qui se trouvait à l'intérieur du réfectoire, au moment de l'explosion. «Ce qui s'est passé cette nuit n'était vraiment pas beau à voir. Nous étions assis dans le calme quand, d'un coup le plancher s'est soulevé sous nos pieds. Nous ne pouvions plus rien contrôler. A ce moment, nous avons senti venir la mort. Je ne peux pas décrire ce qui s'est passé autrement», dira cet étudiant âgé de 20 ans qui a failli s'évanouir sur place, tellement l'explosion était violente. Les agents de la Protection civile, le recteur de l'université, le commandant du groupement de la Gendarmerie nationale de Tlemcen, le chef de daïra, ainsi que les agents de l'ordre, du SAMU et des particuliers se sont déplacés sur les lieux. Les dépouilles ont été transférées à la morgue du CHU de Tlemcen. Conduits au service des urgences, les 38 blessés dont quelques-uns dans un état grave, étaient dans la salle de réanimation. Plusieurs jeunes étudiants, blessés à la tête avec les mains bandées étaient, vendredi vers 21 h, allongés sur des brancards ; ils devaient passer une radio pour s'assurer qu'ils n'avaient aucune fracture. Cet accident intervient au moment où les étudiants s'apprêtent à passer leurs examens de fin d'année. Certaines étudiantes traumatisées par le choc ont rejoint le domicile familial. Selon une source de la Protection civile, l'explosion serait due à l'accumulation de gaz dans le vide sanitaire du réfectoire. Un étudiant pointe du doigt le manque d'entretien des tuyauteries et la vétusté des installations de gaz : «En 2012, nous avons encore des installations et des tuyauteries de gaz de 1970. L'Etat doit rénover les installations et les bâtiments». Par ailleurs, le ministre de l'Enseignement supérieur (par intérim), M. Hachemi Djiar, s'est rendu, hier vers 2h, au chevet des blessés hospitalisés au CHU de Tlemcen à la suite de cet accident tragique. Il a rendu visite aux blessés dans les urgences médicales et chirurgicales du CHU avant de s'enquérir de l'état de santé de huit autres personnes grièvement atteintes encore sous traitement dans la même structure sanitaire. A noter la mobilisation et l'assistance offerte par des habitants et des étudiants, aux victimes de cette explosion meurtrière. Juste après le drame, des dizaines d'habitants et étudiants se sont précipités au centre de transfusion sanguine du CHU, pour faire don de leur sang. |
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