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La pièce détachée
«Taïwan» a encore de beaux jours devant elle. Malgré sa qualité médiocre, la
pièce de rechange contrefaite reste un concurrent pour la pièce d'origine qui,
elle, peine à s'imposer avec sa qualité supérieure.
Sur le plan prix, la pièce contrefaite ratisse toujours large laissant loin derrière la pièce d'origine, estimée trop chère pour le consommateur. C'est le constat tiré après discussion avec les exposants présents à la 5ème édition du Salon du véhicule utilitaire et industriel de l'Ouest et à la 6ème édition du Salon du service après-vente (SAV), tenu depuis le 21 mai au Centre des conventions d'Oran (CCO) qui s'est clôturé hier. Concessionnaires de véhicules, importateurs de pièces de rechange et revendeurs agréés sont unanimes à affirmer que le client est le seul responsable du choix qu'il fait lorsqu'il s'agit d'acheter une pièce détachée pour son véhicule. S'il opte pour une pièce d'origine, il aura investi sur la qualité. S'il choisit une pièce «Taïwan», il payera moins cher un produit d'une durée de vie de six mois maximum sans oublier les dégâts que peuvent provoquer une pièce contrefaite dans un véhicule. Trop simple cette réflexion, selon certains automobilistes. Une arnaque 1er choix, 2ème choix et 3ème choix. Tout comme pour la pièce détachée Taïwan qui peut être du 1er choix, 2ème choix et 3ème choix. Mais la plus grande escroquerie, nous disent des visiteurs, serait d'acheter une pièce de rechange «Taïwan» et la payer au prix d'une d'origine. Impossible pour ces clients de faire la distinction entre une pièce contrefaite et une authentique. Même les plus aguerris tombent dans le piège. Reste la crédibilité du revendeur, qui peut faire la différence entre les commerçants, selon certains exposants. Des automobilistes ne se plaignent pas seulement de nombre de revendeurs mais aussi de certains concessionnaires qui assurent le service après-vente. Ce qui est dénoncé c'est aussi le prix de certaines prestations. «Jai failli faire couler le moteur de ma voiture un mois après avoir fait le vidange chez la maison où j'ai acheté mon véhicule. Après 1.000 km seulement, il ne restait plus une goutte d'huile dans le moteur. C'est par miracle que mon véhicule n'a pas été bon à la casse», nous dira un visiteur rencontré lors de ce salon. «En tant que consommateur, on n'est pas protégé contre les arnaques», dira-t-il. Les exposants spécialisés dans les lubrifiants nous ont confirmé, pour leur part, que «l'huile contrefaite a fait des ravages sur les moteurs de véhicules. Cela continue. La seule solution est de se procurer ce produit chez les revendeurs agréés et bien lire l'étiquette avant d'acheter pour s'assurer qu'il s'agit bien d'un produit certifié». Un autre exposant, spécialisé dans la pièce de rechange d'origine de la marque «Bosh», souligne que «le client peut se permettre d'acheter la pièce Taïwan pour tout ce qui est accessoires de voitures mais lorsqu'il s'agit de remplacer les filtres, les injecteurs, les plaquettes de frein ou la chaîne de distribution, il faut opter pour la pièce d'origine. Il ne faut pas rigoler avec des pièces essentielles pour la voiture». UNE BANQUE POUR FINANCER LE VEHICULE INDUSTRIEL ET UTILITAIRE Du service après-vente qui n'est pas à la hauteur des attentes des clients, notre intérêt s'est porté sur les banques présentes à ce salon pour voir ce qu'elles proposent comme produits. La Sofinance, une société financière d'investissement, de participation et de placement qui est un établissement financier agrée par la Banque d'Algérie, est très méconnue par le grand public. Selon les estimations de cette société, 60% des clients ignorent l'existence de cet organisme pourtant créé pour accompagner les industriels et les investisseurs dans leurs projets. Jusqu'à 2010, cet établissement ne traitait qu'avec le secteur public mais depuis avril 2011, il s'est ouvert au privé pour financer des projets dans tous les secteurs d'activité à l'exception de la pêche et de l'agriculture. Sa présence à ce salon l'a été pour faire connaître au grand public ces deux produits, le leasing, financement selon la formule location-vente et le crédit à moyen terme (CMT) en matière d'acquisition de véhicules industriels et utilitaires. Il est exigé de l'investisseur une année d'activité pour prétendre à cette formule valable aussi pour l'acquisition d'engins de chantier, matériel de transport, de manutention et de levage, équipement de forage, mines et carrières. La prise de participation dans le capital de l'entreprise est de 49% pour Sofinance et de 51% pour l'investisseur. La durée du crédit-bail varie entre 3 et 5 ans. Le payement des loyers peut être mensuel ou trimestriel. Concernant le CMT, il est octroyé avec un taux d'intérêt de 3,25% avec une garantie FGAR. Le financement pour l'achat d'un véhicule industriel ou autre matériel peut aller jusqu'à 80% avec une étude de dossier qui varie entre 21 et 28 jours. Jusqu'à présent, cette société a financé plus de 50 dossiers déposés pour le CMT. LA PRIME D'ASSURANCE VEHICULE EN QUESTION L'assurance véhicule, le créneau le plus porteur, selon les compagnies d'assurance présentes au salon, à savoir «Alliance Assurance» et «Gam Assurance», mais aussi le plus risqué. L'augmentation du nombre des accidents de la circulation et la fraude impliquant certains clients ne font pas le bonheur de compagnies d'assurance, pourtant toujours pointées du doigt, pour la lenteur dans les remboursements des sinistres. Ces compagnies se plaignent de ce qu'ils considèrent de manque à gagner enregistré par rapport au taux de sinistre qualifié «d'énorme» à comparer avec la prime d'assurance. Le représentant de Gam Assurance explique sur ce point que «de plus en plus de sinistres sont déclarés par les clients qui veulent être payés dans les meilleurs délais. Face à cette situation, les compagnies d'assurance ne trouvent plus leurs comptes. C'est pourquoi, nous demandons l'augmentation de la prime d'assurance pour pouvoir honorer nos engagements auprès des clients». Pour sa part, le représentant d'Alliance Assurance précise que «la demande en matière d'assurance véhicule est de plus en plus orientée vers le tout risque mais vu le nombre de sinistres déclarés, il est difficile pour une compagnie d'assurance de maintenir l'équilibre actuellement bien que notre compagnie a enregistré cette année un boom en matière de remboursement avec un taux de 100%.» Si la présence de Gam Assurance au salon a été dans le but de signer des conventions en matière d'assurance en offrant une exclusivité Gam consistant en un remboursement dans les dix jours, payement fractionné, avance sur recours, remboursement au réel, panne mécanique et assistance automobile, Alliance Assurance a opté pour une promotion spéciale salon à travers le «truck plus» pour bénéficier d'une formule «tous risques» et d'une protection élargie contre les dommages accidentels subis par le véhicule. Ceci en plus des autres avantages. ON SE RENVOIE LA BALLE Sur le plan prestations de service, des clients de compagnies d'assurance de manière générale affirment qu'un remboursement pour un sinistre est un véritable parcours du combattant chez certaines compagnies d'assurance. Les retards accusés dans les remboursements font souvent grincer des dents des assurés. Mais de l'autre côté, les assureurs dénoncent les comportements de certains clients. La fraude des assurés est un phénomène qui prend de plus en plus de l'ampleur, selon des représentants de compagnies d'assurance. Malgré la création de l'agence de lutte contre la fraude assurance (ALFA), les fraudes continuent. Selon nos interlocuteurs, «certains clients n'hésitent pas à déclarer deux fois le même sinistre en six mois pour être remboursés deux fois». Comment se fait la fraude ? Le client déclare un sinistre pour une aile endommagée ou des feux cassés. Il les remplace après remboursement mais après six mois, il revient pour déclarer un autre sinistre en installant les anciens accessoires endommagés. Autre forme de fraude, des clients, à l'approche du renouvellement du contrat d'assurance, «créent» un sinistre qu'ils déclarent pour être remboursés et payer ensuite le nouveau contrat d'assurance. Des pratiques qui se font, dans certains cas, avec la complicité d'experts ou de tôliers. Et les compagnies d'assurance luttent contre ce phénomène mais sans grand succès, confient nos interlocuteurs. LA GEOLOCALISATION, UN MARCHE PORTEUR Le salon a vu, et pour la première fois, la participation de deux sociétés spécialisées dans la géolocalisation la I2B et Hostaplast. Ces sociétés offrent des services garantissant la sécurité et le contrôle des véhicules à distance. Grâce à une puce placée dans le véhicule et un boîtier de positionnement par satellite (GPS), portant deux antennes GPS et une antenne GPRS. La puce mise en place dans ce boîtier permet la remontée d'information via l'interface installée sur le PC du client. Toutes les données sur l'itinéraire et la localisation du véhicule en temps réel sont affichées sur l'écran par un simple clic. Ces prestations de services réservées jusque-là aux entreprises sont élargies aux simples clients qui désirent protéger leurs véhicules contre les vols. Selon la représentante de I2B, l'installation du boîtier est estimé à 35.000 DA plus les frais d'installation évalués à 2.000 DA avec un abonnement de 1.800 DA par mois. 41 entreprises sont autorisées à activer dans ce domaine dans le cadre du décret exécutif 01-123 du 9 mai 2001 relatif au régime d'exploitation applicable à chaque type de réseau, y compris radioélectrique et aux différents services de télécommunications. |
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