Commandé l'an dernier par l'Algérie aux chantiers italiens Fincantieri,
pour 2014, le nouveau bâtiment de projection présenté par l'industriel italien
comme un « navire de débarquement et de support logistique» et dont la
réalisation a été confiée à la société Orizzonte Sistemi Navali, une des
joint-ventures de Fincantieri, sera équipé de missiles surface-air européen
Aster 15. Ce BDSL serait dérivé des transports d'assaut italiens du type San Giusto.
Long de 142,9 m pour une largeur de 21,5 m, il devrait présenter un déplacement
de 8.800 tonnes en charge. Capable d'atteindre la vitesse de 20 nœuds, il
devrait pouvoir embarquer 440 hommes de troupe, en plus de ses 150 membres
d'équipage, ainsi que des véhicules, dont une quinzaine de chars lourds, dans
des garages dédiés. Un radier devrait permettre de mettre en œuvre au moins
trois chalands de débarquement, alors que le pont d'envol comporterait quatre
spots d'appontage, avec un ascenseur desservant un hangar. Côté armement, le
principal moyen d'autodéfense du bâtiment algérien sera donc constitué par des
lanceurs verticaux pour Aster 15, couplés à un radar tridimensionnel EMPAR,
servant à la détection et la conduite de tir. Conçu dans les années 90 par
l'aérospatiale, l'Aster 15 peut, selon les versions, intercepter les avions,
drones, missiles de croisière et balistiques jusqu'à 100 km. Ce missile existe
en deux versions (Aster 15 et Aster 30), la seule différence résidant au niveau
de l'accélérateur, l'Aster 15, choisi par l'Algérie, est prévu pour
l'autodéfense alors que l'Aster 30 pour l'interception. Un des avantages
importants par rapport aux systèmes concurrents, selon ses concepteurs, est
leur aptitude omnidirectionnelle (360°) qui permet de protéger une zone avec
une seule batterie en comparaison avec le célèbre Patriot qui ne peut assurer
que la protection d'un secteur angulaire de 120° et nécessite donc la présence
de trois batteries pour obtenir une telle couverture omnidirectionnelle. En optant
pour ce choix, l'Algérie deviendra le septième pays à doter sa marine de
l'Aster, après la France, l'Italie, la Grande-Bretagne, l'Arabie Saoudite, le
Maroc et Singapour. Rappelons que l'Algérie s'est résolument engagée, depuis
2005, dans la modernisation de sa flotte de guerre considérée jusqu'à la fin
des années 2000, comme le parent pauvre de l'Armée algérienne. Et si la marine
algérienne est la deuxième en Afrique derrière celle de l'Afrique du Sud, en
termes de tonnage, elle souffre par contre, selon les spécialistes, de
plusieurs lacunes en ce qui concerne le matériel. Le dernier contrat qu'elle a
signé en date est celui avec China Shipbuilding Trading Company pour la
construction de 3 frégates légères soit au chantier naval de Guangzhou, soit à celui
de Huangpu de Shanghai.
Ce contrat vient dans le sillage de l'annonce par la presse, le mois
dernier, de la commande en Allemagne de deux frégates de près de 3.600 tonnes
du type Meko A-200N à la compagnie allemande ThyssenKrupp Marine Systems, qui prendra
en charge la formation des personnels navals algériens, ainsi que le contrat
pour l'achat de deux corvettes de type Tigre avec la société Russia United
Shipbuilding Corporation et l'exportateur d'armes russe Rosoboronexport, qu'on
disait signé à l'occasion du Salon international de la défense maritime 2011 à
Saint-Pétersbourg, en Russie.