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Ould Kablia : Les contestataires n'ont qu'à démissionner de l'APN

par Yazid Alilat

Décidément, la 7éme législature de l'Algérie débute mal. Après des élections législatives, qui se sont terminées pour beaucoup de partis en queue de poisson, avec des montagnes de désillusions, la nouvelle Assemblée populaire nationale, qui doit être installée, samedi, ne rassemble pas le consensus des partis politiques qui y vont, en principe, siéger.

Quinze de ces partis ont même annoncé de boycotter la future APN. Une annonce à laquelle le ministre de l'Intérieur et des collectivités locales, M.Daho Ould Kablia, répond, en invitant ces partis à démissionner s'ils ne veulent pas rejoindre les bancs de l'hémicycle. Il a, dans un entretien à l'agence APS, notamment, déclaré que ?'les partis qui ne reconnaissent pas un Parlement doivent démissionner''. «Quand on ne reconnaît pas un Parlement: on démissionne», a-t-il précisé. Pour M. Ould Kablia, «'il était prévisible que les partis, qui criaient victoire avant le scrutin de manière irréaliste, ont été désappointés par le vote des électeurs qui les ont jaugés à leur véritable poids. Il est donc normal qu'ils crient à la fraude et au scandale». Quant aux protestations des partis relatives au report des voix de ceux touchés par le pourcentage éliminatoire de 5% vers certains grands partis, il a souligné que «le pourcentage éliminatoire de 5% a été une décision des parlementaires de l'Alliance». ?'Le gouvernement avait proposé un pourcentage de 3% dans le projet soumis à l'Assemblée. Il ne fait pas de doute qu'avec ce dernier taux de 3%, les partis moyens, les nouveaux partis et les listes indépendantes auraient obtenu, globalement, une cinquantaine de sièges supplémentaires, ce qui aurait été plus juste, mais la loi est la loi», a-t-il dit. Lundi, à l'issue d'une réunion organisée d'urgence pour adopter une position commune, quinze partis politiques ont convenu de boycotter la nouvelle APN. Dans la foulée, ils ont, également, annoncé leur volonté de créer un «front politique pour la sauvegarde de la démocratie». Les mêmes partis avaient qualifié la future Assemblée nationale d'»illégitime» et décidé de ne pas reconnaître le gouvernement issu de cette assemblée. Ils ont décidé de ne pas reconnaître les résultats de ce scrutin et annoncé la mise en place d'un parlement populaire, qui sera installé samedi. Ce qui est, pour le ministre de l'Intérieur, une «atteinte grave à l'Etat de droit». Selon M. Ould Kablia, ?'la création d'un parlement populaire est plus qu'une utopie, c'est une atteinte grave à l'Etat de droit, à la pratique de la démocratie et au respect de la volonté populaire». Mais, pour calmer les esprits, il a qualifié que le boycott de l'APN annoncé par ces partis de «décision prise hâtivement sous l'effet de la colère». Pour lui «le retour progressif vers l'apaisement les ramènera à la raison et à la normalisation», soulignant cependant que la loi ne prévoit rien à ce sujet, et que le règlement intérieur de l'APN peut le faire pour prévenir toute forme de dysfonctionnement''.

LE PEUPLE N'A PAS PROTESTE

Le peuple algérien, dont un peu plus de 43% d'électeurs ont voté, n'a pas commenté les résultats du scrutin. C'est en quelque sorte la réponse de Daho Ould kablia aux partis qui ont critiqué les scores réalisés pour ces élections législatives du 10 mai 2012. La preuve en est que, selon le ministre de l'Intérieur, le peuple n'avait pas protesté «pour clamer qu'on lui avait volé ou dénaturé son choix». Il va jusqu'à affirmer que «ce qui nous conforte dans notre jugement sur ces élections et leur crédibilité, c'est que nous n'avons vu nulle part le peuple protester pour clamer qu'on lui a volé ou dénaturé son choix».

 Sur la question des indemnités des parlementaires, un dossier qui fait jaser, le représentant du gouvernement sortant a laissé la balle dans le camp de la future APN. «Le problème de la confirmation ou de la révision des émoluments et des indemnités des parlementaires relève des attributions de l'Assemblée», at-il dit, relevant néanmoins que «beaucoup» de partis et une «grande partie» de l'opinion publique souhaiteraient une révision à la baisse des indemnités des députés. Pour lui, les dernières initiatives visant le boycott de l'APN «renforcent l'idée que cette question doit être examinée en priorité, notamment en liant ces indemnités à la présence et à la participation effective aux travaux du Parlement».