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L'Algérie, dont
les gisements d'hydrocarbures vont en s'amenuisant, doit de toute urgence
développer de nouveaux régimes de croissance pour être capable, dans les 30
années à venir, d'exporter autre chose que le pétrole et le gaz; et rien de
mieux qu'un modèle centré sur les entreprises pour construire cette économie
hors hydrocarbures.
Telle est la conviction du Forum des chefs d'entreprises (FCE) dont le président, Réda Hamiani, s'est exprimé hier sur les ondes de la chaîne III de la radio nationale. «Les entreprises sont la source de création de richesses, qui sont en mesure de produire et d'employer», a-t-il expliqué en reconnaissant que la configuration actuelle du tissu économique (95% des entreprises algériennes sont des Très petites entreprises, TPE) ne permet pas encore de relever le challenge, notamment compte tenu du niveau d'organisation des entreprises algériennes, de l'ouverture des frontières et du durcissement de la concurrence. Proposition du FCE pour contourner ce lourd handicap ? La création de 200 champions, des entreprises en mesure d'augmenter le potentiel de production et de se placer dans la compétition internationale. Parallèlement à cela, il faudra renforcer le potentiel existant et mettre en place une politique d'accompagnement et de soutien pour que les petites entreprises deviennent moyennes et les moyennes plus importantes. «Notre objectif pour les deux ou trois années à venir est d'atteindre un taux de croissance annuelle de 8 à 10% avec un tissu économique constitué de 200 entreprises majeures et 2.000 à 3.000 PME», a-t-il encore expliqué. Réda Hamiani considère, toutefois, que le climat de l'investissement et l'environnement juridique ne permettent pas de mettre en place une nouvelle politique économique orientée vers une multiplication dans la création des entreprises et l'accompagnement et le soutien de celles qui existent : «Il faut lever les contraintes de l'environnement des affaires, accorder plus de facilités bancaires et de soutien à la création des entreprises, favoriser la liberté d'investissement pour sortir le pays de la croissance molle.» Sur la règle des 49/51 sur les IDE, qui continue de refroidir l'enthousiasme des investisseurs étrangers, Réda Hamiani a rappelé tout le mal que le FCE en pense. «L'investissement étranger est nécessaire parce qu'il nous permet d'accéder à une technologie que nous n'avons pas, à une certaine qualité de management et nous ouvre la voie pour l'exportation», a-t-il plaidé en appelant les pouvoirs publics à faire le bilan de cette loi instaurée en 2009. A défaut de suppression, le FCE propose la modulation des apports étrangers selon les secteurs et selon les dossiers. «Après examen des dossiers, l'Etat devra déterminer les secteurs stratégiques et moduler cette participation par rapport à l'intérêt que représentent les IDE étrangers», a-t-il expliqué. Sur le phénomène de l'économie parallèle, Réda Hamiani a estimé qu'elle absorbait, selon les secteurs d'activités, entre 30 et 70% du PIB mais que les mesures arrêtées par les autorités, dont la création de marchés de gros et la simplification de la fiscalité, convergent vers la réduction de son emprise. «La moitié de la masse monétaire en circulation dans notre économie provient du marché informel», a-t-il souligné en affirmant que plus de facilités de transferts, l'ouverture de bureaux de change et une politique plus active envers l'épargne des émigrés permettront un meilleur encadrement des flux monétaires. Le président du FCE a, enfin, souhaité une meilleure capacité d'écoute et d'échange des pouvoirs publics et des futurs élus pour permettre l'association de tous les partenaires dans l'élaboration des lois. Une concertation permanente qui ne se limiterait pas seulement à la Tripartite? |
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