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Garderies d'enfants et crèches sont
devenues un commerce juteux à Oran, où il y aurait 200 centres d'accueil de la
petite enfance. Selon la direction de l'action sociale d'Oran (DAS), depuis le
début de l'année, une cinquantaine d'infractions à la réglementation ont été
relevées. Bon nombre de garderies accueillent les enfants dans des lieux qui ne
répondent pas aux normes requises. «Même des garages et des caves sont
transformés en centres d'accueil. Les enfants y évoluent dans une atmosphère
qui ne garantit pas leur bon développement», selon des sources de la DAS.
Aussi, des accidents graves s'y déroulent sans être signalés, des enfants
atteints de retard mental non diagnostiqué, des enfants en bas âge sont
entassés dans des chambres exigües. Des déficits auxquels l'Etat tente de
pallier aujourd'hui, en vue d'assurer aux enfants un bon développement
physique, affectif et mental. Les agents de la commission de contrôle de la DAS
effectuent périodiquement des visites inopinées. Dans nombre de crèches, le
constat est le même: les exploitants ne disposent d'aucune qualification alors
que les lois régissant le secteur l'exigent. Le personnel n'est souvent pas
formé pour prendre en charge des enfants non encore scolarisés.
Portant, et pour faire face aux conditions anarchiques dans lesquelles se trouvent les centres d'accueil et de garde de la petite enfance, les pouvoirs publics ont tenté de mettre de l'ordre dans le secteur. Ainsi est exigée une autorisation d'exercer après étude du dossier par une commission désignée par la direction de l'action sociale pour ouvrir une crèche. Parmi les conditions que doivent remplir ces garderies pour bénéficier d'une autorisation d'ouverture ou de continuer à activer, figure la nécessité d'offrir un espace d'autonomie de pas moins 1,40 mètre carré pour chaque enfant. Les crèches des enfants de trois mois à trois ans doivent disposer pour chaque groupe de cinq éléments d'une éducatrice. Alors que pour ce qui est des gestionnaires, il leur est exigé d'être détenteurs d'une qualification et d'une expérience. Le diplôme demandé doit être équivalent au moins à celui du niveau d'éducateur. L'autorisation est délivrée par une commission composée de représentants de la santé, l'action sociale, la protection civile et l'éducation, entre autres. Mais les femmes qui travaillent, de plus en plus nombreuses, se retrouvent confrontées au problème de l'offre et de la demande, et ont du mal à placer leurs enfants vu le nombre de places limitées dans les crèches et garderies. Un déséquilibre qui fait accroître le nombre des garderies qui travaillent au noir. |
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