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La publicité sur
Internet est "trop chère" en Algérie, selon Lamine Idjeraoui. Le
patron d'Emploi Algérie et d'ILDEAS a lancé "iJero", une régie
publicitaire sur le Web. Une plateforme en ligne, complètement automatisée,
dont la particularité est de "mettre fin à la facturation à la durée en
Algérie", en introduisant le système de facturation/paiement au clic et à
l'affichage. De plus amples explications dans cet entretien.
En quoi consiste iJero, le nouveau système de publicité sur Internet ? iJero est une régie publicitaire en ligne où se rencontrent annonceurs/publicitaires et éditeurs de sites Web (webmasters et propriétaires de sites). Les annonceurs peuvent créer et lancer en quelques clics leurs campagnes publicitaires et choisir les sites sur lesquels les diffuser. Grâce à iJero, les annonceurs ont la possibilité de gérer leurs budgets, ajouter des bannières, suspendre/relancer les campagnes, etc., le tout en ligne, à partir d'une interface simple et intuitive. Sans oublier l'accès en temps réel aux performances de leurs campagnes (nombres d'affichages, de clics, coûts, courbes d'évolutions multicolores, etc.). Il y a aussi d'autres fonctionnalités introduites pour la première fois en Algérie telles que la géolocalisation, la mesure de conversions (convertir un visiteur en un client potentiel) ce qui permet d'apprécier le retour sur investissement (ROI), et le calcul du prix à l'enchère (prix déterminé selon la loi de l'offre et la demande). De plus, iJero est le premier à introduire le CPC (Coût Par Clic) et le CPM (Coût Par Mille impressions) en Algérie, c'est-à-dire la facturation au nombre de clics ou nombre d'affichages, mettant fin à la facturation à la durée (facturation par nombre de jours, de semaines ou de mois), une solution obsolète qui a disparu au lendemain même de son apparition il y a plus de 20 ans dans le reste du monde, mais malheureusement toujours pratiquée en Algérie. iJero fonctionne exactement comme Google Adsense/Adwords, la plus grande plateforme de publicité au monde. Dans quelle mesure pensez-vous qu'il pourra facilement être adopté par les annonceurs et les sites Web en Algérie ? Nous tâchons de sensibiliser les annonceurs sur les bienfaits de ce système qui leur garantit une meilleure gestion de leurs campagnes publicitaires tout en réduisant sensiblement leurs coûts. Tôt ou tard l'Algérie adoptera ce système du moment qu'il est devenu complètement banal dans le reste du monde. Le CPM est apparu aux Etats-Unis dès 1993, c'est-à-dire au lendemain même de l'apparition des premiers sites Web, et le CPC dès 1998 (lancé par Goto, appelé plus tard Overture, appartenant actuellement à Yahoo!), repris 5 ans plus tard par Google Adsense. Ne pensez-vous pas que ce nouveau système pénalise les sites qui hébergent les publicités (à partir du moment où ils ne seront payés qu'en fonction des clics sur les publicités) ? Ils ne seront pas pénalisés du moment qu'ils continueront à être payés tant qu'ils ont des visiteurs sur leurs sites et donc des personnes susceptibles de cliquer sur les publicités qui y sont affichées. En moyenne, les bannières publicitaires sur Internet ont un taux de clic de 0,2%, c'est-à-dire 2 clics pour 1000 impressions (affichages). C'est d'ailleurs cela le but de la publicité sur Internet, drainer une partie des visiteurs d'un site vers un autre en contrepartie d'une rémunération de l'éditeur du site d'origine. Ce système tient-il en compte de l'attractivité (qualité) de la publicité ? Dans un tel système, c'est à l'annonceur de concevoir des bannières véhiculant un message publicitaire attractif susceptible d'attirer le visiteur en vue de le convertir en client. Dans le cas où l'annonceur souhaite lancer une campagne orientée image, le CPM est la meilleure solution dans la mesure où elle permet de rémunérer les éditeurs de sites en fonction du nombre d'affichages de la bannière, sans tenir compte du nombre de clics. Vous dites que les tarifs de la publicité sur Internet sont élevés en Algérie. Pouvez-vous nous en dire davantage ? Les tarifs de la publicité sur Internet en Algérie sont d'une part trop chers et d'autre part déséquilibrés. D'abord trop cher, comparativement au prix moyen international où le tarif moyen tourne au tour de 0,5 $ le CPM, soit seulement 50 DA, alors qu'en Algérie ce prix peut monter jusqu'à 1000 DA, voire 3000 DA sur certains sites, sans que cela soit réellement justifié. Pour vous dire, les éditeurs de sites sont eux-mêmes conscients de la cherté des tarifs qu'ils pratiquent et beaucoup nous ont clairement affirmé que du moment que les gros annonceurs sont prêts à payer sans compter ils continueront à pratiquer de tel prix. Déséquilibrés, parce que la facturation se fait à la durée (nombre de jours, de semaines ou de mois) et non à la performance (nombre de clics ou impressions). Que votre publicité soit affichée 1.000.000 de fois ou seulement 10.000 fois, vous payez le même prix ! Ceci est fortement injuste. D'ailleurs, généralement l'annonceur loue un espace et il se retrouve à le partager avec d'autres annonceurs (bannière affichée à tour de rôle), sans que le prix baisse en conséquence. Sa pub s'affiche alors uniquement une fois sur 2, sur 3, sur 4, etc. sans que le prix soit divisé par 2, 3, 4, etc. Par ailleurs, souvent on se retrouve avec des tarifications pratiquement les mêmes entre plusieurs sites alors que leurs audiences varient parfois selon un rapport de 1 à 10, voire de 1 à 100. Quels sont, pour vous, les tarifs raisonnables ? Notre objectif est de diviser les tarifs par 5 à 10, voire plus. Les tarifs sont tellement élevés en Algérie que seulement une poigné de grandes entreprises (opérateurs téléphoniques, concessionnaires de voitures, etc.) peuvent se permettre de lancer des campagnes publicitaires en ligne alors que paradoxalement la particularité de la publicité sur Internet dans les autres pays est justement son côté bon marché et «démocratique». Sur Google Adsense/adwords vous pouvez lancer une campagne à partir de 5 $ (500 DA), chose impossible en Algérie avec les prix pratiqués actuellement. Combien coûtent les prestations d'iJero pour les annonceurs ? Nous sommes rémunérés sur pourcentage des revenus reversés aux sites web partenaires du programme iJero. |
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