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En 1975, Gordon Moore, cofondateur de la société Intel, affirmait, dans un article publié dans la prestigieuse revue «Electronics», que le nombre de transistors, par circuit intégré (mémoire et processeur) de même taille, sur un microprocesseur doublerait tous les 18 mois. Ce qui correspond à une croissance très rapide. En effet, le transistor transporte le flux d'électricité dans le silicium avec optimisation de la consommation d'énergie et surtout une miniaturisation de son dispositif. Des millions de transistors ont été alors intégrés dans les puces afin d'augmenter la vitesse de traitement des données et de multiplier le nombre de fonctionnalités. Cette performance, baptisée «loi de Moore», a donné naissance à des puces de plus en plus petites et a été donc un tournant dans l'histoire des sciences de l'ordinateur. Cette loi, à l'origine du perfectionnement de la puissance de calcul des composants, a tellement fait progresser la vitesse des processeurs des serveurs et smartphones qu'ils menacent de nuire à l'efficacité des algorithmes de chiffrement et de faire sombrer les systèmes de stockage, dont l'amélioration est plus lente. Pire encore, le physicien américain Michio Kaku explique dans son dernier livre «Physics of the Future» que la loi de Moore se heurterait à une limite physique vers l'année 2020. La lumière ultraviolette ne suffira plus pour graver des circuits toujours plus petits sur des plaquettes de silicium. Les transistors seront si petits que les électrons s'échapperont des fils. Un tel arrêt provoquera un désastre économique international. Ce pronostic est justifié par le fait que les industries de l'informatique sont dépendantes de la sortie permanente de nouveaux produits offrant deux fois plus de puissance à échéance d'une ou deux années. Privés de loi de Moore, le rythme de l'innovation de leurs produits sera stoppé et leur chaîne de production s'en trouvera paralysée. Et si l'informatique quantique sera l'unique alternative à cette problématique, son évolution commerciale serait incertaine. Les usines de la Silicon Valley ne construiront que des ordinateurs complexes dont l'utilisation ne sera jamais démocratisée. A moins que le matériau qui pourra remplacer le silicium ne conserve les mêmes performances. Mais d'ici l'année 2020, une chose est sûre, nos ordinateurs seront exponentiellement 2000 fois plus puissants qu'aujourd'hui. Et peut-être 100 fois plus chers? |
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