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Sit-in de protestation : L'intersyndicale de la santé répond au ministre

par Salah-Eddine K.

Des médecins spécialistes, des praticiens de la santé publique et des psychologues ont observé, hier, un sit-in devant le ministère de la Santé à Alger. Précisément à la placette publique faisant face au siège du ministère. Brandissant des pancartes, les contestataires ont répondu favorablement à l'appel de leurs syndicats organisés sous la houlette d'une intersyndicale nouvellement créée.

Ils étaient en colère après les dernières déclarations du ministre de la Santé, Djamel Ould-Abbas, qui «menaçait de rendre publiques les fiches de paie des grévistes». Une formule pour dire que les praticiens et spécialistes seraient les mieux payés parmi les fonctionnaires. Une déclaration qui a fait «mal puisque elle n'est pas vraie, selon les grévistes, d'autant qu'elle nuit à la dignité des professionnels de la santé publique». Ils s'élèvent contre une information «erronée» qui enlise encore plus un conflit marqué par une rupture de dialogue et un manque de confiance entre le ministère de la Santé et les syndicats de ce secteur.

Pour démentir les déclarations du ministre, le président du SNPSP (praticiens de la santé) a exhibé un tableau sur lequel il est mentionné des salaires des praticiens de la santé.

Le président du SNPSP, Lyes Merabet, indiquera: «Ce qui nous interpelle en premier est la situation de la santé caractérisée par un manque répétitif de certains médicaments, vaccins et autres produits pharmaceutiques, indispensables à la prise en charge du malade».

Même son de cloche chez le président du SNPSSP qui, dépité par les propos du ministre, se dit «déçu du fait que l'on soit arrivé à un niveau pareil». Et d'ajouter: «Non, nous ne sommes pas en train de voler !» Mohamed Youssefi voit là encore «une menace sur les libertés syndicales bafouées», surtout que la grève ouverte du SNPSSP «fait l'objet de sanctions et de ponction sur salaires», au moment même où le ministre de la Santé «boude» les deux syndicats. Ce qui ajoute encore à la colère des grévistes.