La tradition du faible engoue ment pour les urnes a été une nouvelle fois
observée par les électeurs en Kabylie. En effet, la palme du plus bas taux de
participation a été à l'actif de Tizi Ouzou avec 19,84% alors que dans la
wilaya de Béjaia seulement 25,11% des électeurs ont accompli leur devoir
électoral. Le scrutin s'est déroulé, globalement, dans le calme hormis quelques
incidents signalés ici et là. Les législatives du 10 mai ont été particulières
du fait de la participation du Front des forces socialistes (FFS) après un long
boycott. Les premiers résultats rendus publics par les commissions locales
électorales ont l'avantage au parti d'Ait Ahmed dans les deux wilayas. En
effet, le FFS arrive en tête à Tizi Ouzou avec 7 sièges devant le FLN(4), le
RND(3) et le PT(1). Alors qu'à Béjaia le plus vieux parti de l'opposition espérait
un huitième siège, hier encore dans l'après midi, après s'être assuré de 7
députés dans la future assemblée. Il est en ballotage avec le RND pour ce
siège. Le FLN et le RND arrivent, respectivement, avec 3 et 2 sièges. Le FFS a,
également, réalisé un bon score à Boumerdès en remportant trois sièges.
Ainsi il marque son retour au plan régional bien que des observateurs le
créditaient d'un score nettement supérieur si le parti avait présenté d'autres
noms qualifiés de « grosse cylindrée » sur ses listes électorales en Kabylie.
La représentativité de la Kabylie au sein de l'assemblée nationale reste
presque identique à celle du précédent scrutin : c'est le FFS qui siègera à la
place du RCD. Les rares électeurs qui se sont rendus dans les bureaux de vote
en Kabylie ne semblaient accorder aucun crédit aux nouvelles formations
politiques qui ont pris part aux législatives bien qu'elles étaient nombreuses.
Mais on a opté plutôt pour ceux dont l'ancrage politique est connu. Le
déroulement de ce scrutin dans des conditions « normales » a été salué par les
acteurs politiques qui n'ont pas manqué de relever cette avancée après des
scrutins ayant été, sérieusement, perturbés par le passé.