La Commission nationale de supervision des élections législatives (CNSEL)
a tranché dans 732 saisines, dont une vingtaine a été transmise au parquet,
depuis le lancement de la campagne électorale le 15 avril dernier. C'est ce
qu'a annoncé hier à l'APS le président de la commission, M. Slimane Boudi. Ce
dernier indique que les 21 saisines à caractère pénal portent sur l'utilisation
des moyens de l'Etat (quatre saisines), le recours à la publicité commerciale,
la distribution de bulletins de vote contrefaits et l'infraction de la loi
relatives aux rassemblements. Les autres saisines sont liées à des «
escarmouches » entre des militants de partis et la population. M. Boudi a précisé
que l'utilisation des moyens de l'Etat a été « commise par des militants des
partis et non pas par les chefs des partis eux mêmes et sans que ces derniers
ne soient informés ».
Quant à la contrefaçon des bulletins de vote, il a fait remarquer «
qu'aucun bulletin distribué n'était identique aux bulletins authentiques » dont
les caractéristiques ont été fixées par un décret exécutif. Le seul cas
d'utilisation d'une langue étrangère, même s'il constitue un dépassement à
caractère pénal, n'a cependant pas nécessité de saisir la Justice, le parti
concerné ( c'est le Mouvement populaire national, NDLR) s'étant corrigé après
avoir été informé par la commission, selon M. Boudi. Il a expliqué que la
saisine de la Justice ne se faisait pas systématiquement, mais seulement si le
parti auteur d'une infraction passe outre les avertissements de la CNSEL.
D'autre part et selon M Boudi, aucun dépassement concernant
l'instrumentalisation de la religion, ou bien une « utilisation maladroite »
des symboles de l'Etat, toutes les deux à caractère pénal, n'a été enregistré
durant les trois semaines de campagne. Le reste des saisines ne relevant pas du
pénal, porte essentiellement sur l'affichage anarchique, selon M. Boudi. Avant
le début de la campagne, la commission avait traité 98 saisines relatives aux
candidatures dont 11 ont été transmises au parquet. Le nombre total des
saisines traitées depuis le début des activités de la commission le 28 février
dernier ; s'élève à 830 saisines dont 32 saisines transmises au parquet. Toutes
ces saisines «n'ont tout de même pas entravé le déroulement de la campagne
électorale, qui était marquée par une bonne organisation dans l'ensemble», a
commenté M. Boudi. Par Ailleurs, le président de la CNSEL a affirmé que les
observateurs étrangers présents en Algérie dont l'objectif est de suivre le
déroulement des législatives, s'intéressaient uniquement à la conformité de la
campagne électorale avec les lois en vigueur. Ces observateurs voulaient
surtout « s'assurer de la stricte application de la loi organique relative aux
élections législatives », a-t-il précisé. Des partis et des médias avaient
accusé les observateurs européens de vouloir « s'ingérer » dans les affaires
internes du pays en posant, selon eux, des questions n'ayant rien à voir avec
les élections, une accusation déjà rejetée par le chef de la mission électorale
de l'UE. Près de 500 observateurs étrangers doivent suivre le scrutin
législatif du 10 mai. Il s'agit de 140 observateurs de l'UE, de 130
observateurs de la ligue arabe et ceux que doivent dépêcher l'Union africaine
(UA), l'ONU, et l'Organisation de la coopération islamique.