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CHU de Constantine : Un appel à la grève et des interrogations

par A. Mallem

Après avoir déposé, en date du 26 avril dernier, un préavis de grève de trois jours, les paramédicaux affiliés à la section syndicale du SAP du Centre hospitalo-universitaire (CHU) de Constantine, ont annoncé qu'ils vont déclencher une grève à partir d'aujourd'hui lundi et jusqu'au 9 mai prochain, et ce, dans le but, espèrent les membres de la section syndicale, de faire aboutir la plate-forme de revendications professionnelles composée de 9 points, qu'ils ont élaborée et diffusée le 3 avril dernier.

Le secrétaire à l'organique de la section, en l'occurrence M. Djemame, avec lequel nous nous sommes entretenus hier, a exprimé «les regrets des travailleurs à propos du long silence observé par les autorités, à différents niveaux, qui ont été destinataires de cette plate-forme dont nous détenons une copie. Ni le ministre, ni le bureau national du SAP et encore moins le wali ou le directeur de l'établissement, n'ont daigné répondre à nos sollicitations. Nous avons saisi aussi la direction locale de la Fonction publique en demandant son intervention pour essayer de trouver un terrain d'entente avec l'administration, mais ses responsables n'ont pas réagi», a ajouté Djemame. Confirmant la grève aujourd'hui à partir de 8h, notre interlocuteur a déclaré «nous allons paralyser tous les services et nous respecterons la loi en assurant le service minimum». Il a dénoncé au passage «le silence de la direction de l'hôpital qui, a-t-il dit, a fermé toutes les portes du dialogue, chose qui, selon ses dires, a provoqué la colère des paramédicaux qui ont décidé de voter à l'unanimité le recours à la grève pour se faire entendre».

Selon la même source, les grévistes vont se rencontrer à 10h, devant le service du scanner pour entamer une marche vers la direction générale, tout en scandant des slogans pour réclamer leurs droits. «Notre grève est parfaitement légale parce qu'elle a été votée par les travailleurs réunis en assemblée générale».

Interrogé hier, le secrétaire général du CHU, M. Rouabehi a répliqué en affirmant «que cette grève est illégale et que la direction générale du CHU a engagé une action en justice contre ses meneurs. Ce sont des gens qui cherchent à créer une situation d'agitation en perturbant l'activité de l'établissement, a déclaré M. Rouabehi. Leur mouvement est d'autant plus illégal qu'il est mené par des éléments qui ne figurent plus comme membres du Syndicat algérien des paramédicaux (SAP), puisqu'ils ont été radiés des rangs de cette organisation». C'est la même déclaration qui nous a été faite par Mme Khelifi, secrétaire nationale du SAP chargée de la région Est, que nous avons contactée hier matin. «Effectivement, a répondu la secrétaire nationale, c'est une grève décidée unilatéralement par des éléments qui ont été radiés de notre syndicat et nous dégageons toute responsabilité dans ce débrayage. Je vous informe que j'ai rédigé et diffusé un communiqué à l'intention des paramédicaux du CHU leur faisant savoir que le SAP est en train de négocier pour eux des droits autrement plus performants pour leur carrière. Et je les ai mis en garde, a poursuivi Mme Khelifi, contre la manipulation en les invitant à ne pas se laisser distraire par des actions qui visent des fins inavouées, d'autant plus qu'elles interviennent dans une période où il faut plutôt serrer les rangs pour faire échec aux tentatives de déstabilisation du pays».

Toutefois, cette dernière déclaration de la syndicaliste du SAP a provoqué le courroux des membres de la section syndicale du CHU qui ont répliqué en lui déniant toute latitude pour parler au nom des travailleurs de l'hôpital et M. Djemame est encore intervenu pour dire que «cette dame qui a épousé la cause de l'administration ne peut plus prétendre représenter les intérêts des paramédicaux et nous n'avons aucune relation organique avec elle».