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Elle aura été insipide selon certains, sans intérêt pour d'autres,
occupés à faire face aux nombreuses et fréquentes sautes d'humeur des prix. La
campagne électorale pour les législatives de jeudi prochain, qui s'achève
aujourd'hui à minuit, n'aura pas cependant laissé indifférents tous ceux que le
changement politique dans le pays intéresse.
Les élections législatives du 10 mai, auxquelles 44 partis et plusieurs listes d'indépendants sont en lice, devraient, selon la plupart, des présidents de partis provoquer le changement tant demandé par les Algériens. Bien sûr, le discours de beaucoup de présidents de partis, à commencer par ceux qui formaient l'alliance présidentielle (FLN, RND), ainsi que le MSP allié à El Islah et Ennahda, au sein de l'Alliance de l'Algérie verte (AAV), n'a pas tellement convaincu l'électorat, tant les salles de meetings étaient vides, ou à moitié pleines. Et, durant 21 jours de campagne électorale, toutes les solutions et les remèdes miracles pour une renaissance du pays ont été clamés aux quatre coins de l'Algérie. De Béchar et Tindouf où a commencé cette campagne électorale, à Tlemcen et Annaba où elle s'est terminée, des solutions en packs préemballés aux multiples problèmes socio-économiques des Algériens, ont été avancées par des présidents de partis dont certains sont allés jusqu'à proposer ''un fonds pour le mariage'' afin d'aider les jeunes sans emploi à se marier. Et, dans cette boîte magique des solutions miracles au mal-vivre des Algériens, à la crise sociale que traverse le pays, on recense, pêle-mêle, la proposition de création d'un ministère de la " Zakat " par le parti de M. Abdallah Djaballah, qui a annoncé que s'il remportait ces législatives il mettrait un terme à la pauvreté en Algérie en une année seulement. Le président de AHD 54, lui, annonce qu'il peut réaliser en 5 années ce que n'a pu faire le pouvoir actuel en 50 ans. Et puis, il y a également cette proposition de Louisa Hanoune qui veut supprimer les Accords de l'Algérie avec l'UE et rompre les négociations d'adhésion à l'OMC. Le FLN ou le RND, au coude à coude, ne déroge pas à leur discours politique classique de '' la vigilance contre l'ennemi intérieur et extérieur''. Riche donc en propositions académiques pour la création des conditions idoines pour la prospérité de l'Algérie et la quiétude des Algériens, cette campagne électorale aura également été marquée par des propositions intéressantes sur le plan pratique pour une relance de l'économie nationale. Mais, le dénominateur commun aux discours des partis en lice pour ces législatives, aura été, sans conteste, l'appel à un vote massif. Tous les partis, sans exception, ont en fait, appelé à une participation massive au scrutin, comme si, pour beaucoup d'entre eux, l'important est de réaliser un bon taux de participation et non de remporter des sièges à la future assemblée populaire nationale. Selon un décompte définitif, 44 partis politiques dont 21 agréés depuis l'entrée en vigueur de la nouvelle loi organique, relative aux partis politiques, au mois de février dernier et 186 listes indépendantes, étaient engagés dans cette campagne électorale. Pour autant, la Commission nationale de surveillance des élections avait épinglé certains partis pour avoir enfreint les règles. Selon le président de la Commission nationale de surveillance des élections législatives (CNSEL), M. Mohamed Seddiki, près de 400 recours ont été déposés depuis le lancement de la campagne électorale, le 15 avril dernier. La presque totalité des recours a trait aux "affiches électorales collées de manière anarchique" par certains partis, le reste concerne notamment l'utilisation des moyens de l'Etat et des langues étrangères. De son côté, le rapporteur de la commission, M. Redouane Benatallah a précisé que 3 recours reçus sont relatifs à la "distribution de bulletins reproduisant les mêmes caractéristiques techniques des bulletins de vote authentiques" devant être dévoilés le jour du scrutin du 10 mai. Ces dépassements, qui "relèvent du pénal", selon lui, ont été commis par "l'Alliance de l'Algérie Verte (AAV) dans un meeting à Tiaret, le RND à M'sila et par le FLN à Sétif". "Notre mission se limite à ce niveau, c'est à la Justice maintenant de décider", a-t-il ajouté. Tout n'a pas été ''blanc'' durant cette campagne électorale, qui s'achève, en fait, sur un constat: elle n'a pas drainé les foules, car étant intervenue à un moment de fort embarras pour les Algériens, confrontés à une hausse inexpliquée des prix des produits agricoles, et des promesses électoralistes surréalistes, par rapport à la réalité quotidienne des potentiels électeurs. Par ailleurs, 11.520 centres de vote seront ouverts au niveau national ainsi que 48.546 bureaux de vote, dont 217 itinérants (0,45%), selon le ministère de l'Intérieur. Enfin, plus de 500 observateurs internationaux suivront le déroulement de ce scrutin, dont 120 observateurs de l'Union européenne (UE). |
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