« Le compter sur l'autre pourrait être le plus grand piège que connaîtra
l'Algérie, le 10 mai prochain» a déclaré le secrétaire général du Mouvement
populaire algérien (MPA), Amara Benyounes, lors d'un meeting électoral qu'il a
animé ce mardi à la salle «Sersou», à Tiaret. S'adressant à une salle comble,
Amara Benyounes a rappelé la «nécessité absolue d'éviter de retomber dans la
case départ des années quatre-vingt-dix» a-t-il dit. Fidèle à son discours
franchement marqué contre le fondamentalisme religieux, le SG du MPA a estimé que
la «naissance de la deuxième République, au lendemain du 10 mai, ne se fera pas
avec une majorité du courant religieux à l'Assemblée populaire nationale».
L'abrogation de la règle des 51/49 pour cent, la nécessité d'ancrer le pays
dans une véritable économie de marché, la lutte contre ce qu'il a appelé le
«terrorisme administratif» et la promotion d'une «culture démocratique» ont été
les points-phare de son discours. A propos du dossier Djezzy, Amara Benyounes a
estimé que «l'Etat algérien n'a aucun intérêt à racheter l'opérateur de
téléphonie mobile», ajoutant qu'il pourrait «s'agir là d'un véritable gâchis».
Lors d'une conférence de presse qu'il a animée en marge de son meeting
électoral, Amara Benyounes a mis directement en cause l'ambassadeur d'Algérie à
Tunis, qu'il estime «être à l'origine de l'injonction de la CNSEL faite au
parti de cesser ses spots publicitaires sur la Chaîne Nessma TV». Interrogé par
le «Quotidien d'Oran» sur l'éventualité de participer à un gouvernement de
coalition, le SG du MPA a estimé «qu'aucun parti ne peut gérer seul le pays, le
seul moyen de sortir de la crise multiforme que vit le pays étant justement
d'arriver à une synergie entre l'ensemble des courants, notamment nationaliste
et républicain».