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Il n'est pas un parti en lice dans la compétition électorale
et en campagne qui n'appelle pas les électeurs à aller voter en masse le 10
mai. Sur ce point, ils son en phase avec le chef de l'Etat qui depuis la
convocation du corps électoral a multiplié les invites dans ce sens à la
population.
Mais l'argumentaire employé et par le chef de l'Etat et par les partis pour tenter de convaincre les Algériens à ne pas bouder les urnes le 10 mai n'est pas étayé par les mêmes préoccupations. Bouteflika voit dans la forte participation électorale à laquelle il appelle l'expression de l'adhésion citoyenne à ses réformes politiques et du refus des Algériens de scénarios de changement du genre de ceux intervenus dans d'autres pays de la région. En somme qu'ils plébiscitent le processus auquel il a eu recours, ce qui à ses yeux ferait barrage aux desseins déstabilisateurs que des ennemis extérieurs et internes ont en réserve pour le pays. Certains partis ont repris à leur compte l'argument de cet enjeu dans leurs appels à voter. Le FLN et le RND bien évidemment qui ont adhéré sans restriction au processus des réformes politiques initié par le chef de l'Etat. Mais aussi le FFS qui tout en s'étant positionné contre ce processus a néanmoins fait sienne l'existence d'une menace de déstabilisation qui planerait sur le pays et ne peut être déjouée que par la participation massive au vote le 10 mai. D'autres ont aussi usé de l'argument de la menace qui pointerait pour l'Algérie au cas où les électeurs bouderaient le scrutin du 10 mai. Cette menace est pour certains d'entre eux dans le fait que l'abstention électorale forte le 10 mai rendrait inéluctable la fraude dont ils soupçonnent le pouvoir de vouloir la réaliser. Pour d'autres, la désertion des urnes va favoriser la victoire des islamistes avec tout ce qu'elle profile de régressions pour le pays et les Algériens. Ce qu'il y a de certain au fait que Bouteflika et les partis en course aux élections législatives appellent à l'unisson à la participation massive au scrutin, c'est qu'il y va pour le premier de la crédibilité de ses réformes politiques, et pour les seconds de la leur, propre. Toute la classe politique, celle au pouvoir et celle qui y aspire, redoute la forte abstention qui se produisant confirmera qu'en Algérie le même désaveu populaire la frappe que celui qui a fait se révolter contre les leurs les peuples tunisien, égyptien et autres dans le monde arabe. Il est clair qu'en cas où il y aura effectivement une abstention massive de l'électorat le 10 mai, la recomposition du champ politique dont le scrutin est censé devoir dessiner les contours ne reflétera nullement la vision qu'a la société algérienne en la matière. Alors les frustrations qui agitent cette société n'en seront que plus exacerbées et les citoyens de plus en plus tentés par le recours à des voies extrêmes pour aller au changement qu'ils revendiquent dont ils n'attendront plus qu'il se réalise avec le pouvoir en place et les partis existants. Le 10 mai donneront-ils une ultime chance à ces acteurs politiques, ou les ont-ils définitivement «zappés» ? On le saura dans quelques jours. |
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