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Plus elle se rapproche de
sa fin, plus la campagne électorale tourne à la cacophonie tant ceux qui la
mènent ont versé dans la surenchère. Surenchère dans la diatribe, mais aussi
dans les promesses. Ce qui ne fait pas pour autant se départir les citoyens de
l'indifférence méprisante qu'ils opposent à ceux qui tentent ainsi de les
courtiser. Des sommets d'inepties ont été atteints dans cette campagne par
certains de ceux qui la battent. Il est en effet des déclarations et des
affirmations qui ont été proférées qui sont d'une incroyable légèreté dénotant
l'inculture politique et économique crasse de leurs auteurs.
Le paysage partisan algérien était déjà médiocre avant l'ouverture des vannes à la création de nouvelles formations politiques, il est devenu depuis un véritable « carnaval fi dachra ». Pour tenter de devenir visibles, les nouveaux acteurs sur la scène partisane font et disent n'importe quoi. A peine créés, pour la plupart réduits à une poignée de membres, ces partis ont opté de s'engager dans la compétition électorale et, pour ce faire, ouvert leurs listes de candidats à qui a voulu y figurer. Les critères de compétence, d'intégrité et d'engagement par rapport à des programmes électoraux, par ailleurs inexistants, n'ont pas été la préoccupation des états-majors de ces partis. Il en a résulté une foultitude de candidatures qui a un effet répulsif sur les citoyens. Il est vrai que les sites réservés à l'affichage des listes de candidats sont devenus des lieux où la verve ironique la plus cruelle se déchaîne. Au point que les cibles de la dérision populaire n'osent pas aller vers ceux dont ils sollicitent le vote. Bien peu de candidats députés se manifestant en effet personnellement sur le terrain pendant cette campagne, laissant ce soin aux leaders des formations sous l'étiquette desquelles ils concourent. Lesquels d'ailleurs n'échappent pas à la mordante vindicte populaire et au boycott pur et simple de leurs meetings et autres prestations électorales. L'inquiétude suscitée par la perspective de bureaux de vote désertés le 10 mai s'exprime de plus en plus ouvertement dans les cercles officiels au regard de la tournure prise par la campagne électorale. Pour mesurer l'ampleur que pourrait avoir l'abstention à l'occasion de ce scrutin qu'ils ont voulu vendre comme étant aussi déterminant pour le pays que le 1er Novembre 54, ces cercles officiels ont selon des sources fait procéder à des sondages dont les accablantes indications les ont contraints à tenir secrets. Au vu de la faune qui courtise son vote pour ces élections législatives, le citoyen lambda s'est fait à la conviction que la prochaine Assemblée nationale ne sera rien d'autre que le tremplin à des ambitions personnelles et égoïstes. Et d'en tirer la conclusion que ce n'est pas rendre service à la Nation par une participation à des élections dont les protagonistes n'ont pour programme que l'accession à un statut qui leur confère les opportunités de bénéficier au maximum de la redistribution de la rente qui est en train de s'opérer dans le pays. «Fakou» c'est ce trivial mot d'accueil que des acteurs politiques partis à la pêche des voix électorales entendent là où ils se déplacent. |
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