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Les habitants et
commerçants de la banlieue nord de Tlemcen (Abou-Techfine, Oujelida, El-Koudia,
Chetouane, Hennaya et même Remchi et Bensekrane) résidant ou travaillant en
zone urbaine sud, au centre-ville ou à Imama, rencontrent des difficultés
énormes pour rejoindre soit leur lieu de travail, soit pour regagner leur
domicile, sans parler de la pollution et du stress engendrés. Les mêmes tracas
sont subis, aussi, par les usagers de la route nationale 22 en provenance des
wilayas d'Oran, Ain-Témouchent, Sidi-Bel Abbès et des wilayas du Nord qui
accèdent à la ville pour se diriger vers le Sud (Nâama, Ain-Séfra, Béchar et le
Sahara?) et les passagers de Hai-Zitoune, Kiffane au niveau de tous les ronds
points de la capitale des Zianides (tribunal de Kiffane, trois frêres Zerga,
ex-souk fellah, Hai-Zitoun, prison civile, piscine, Pasteur, et Ain Nadjar),
ainsi que dans les rues et avenues adjacentes à ces ronds points. Certains
citoyens, qui ont des engagements afférents à leur vie quotidienne (ponctualité
à leur travail, accompagner leurs enfants à l'école ou la crèche) sont obligés
d'entrer tôt en ville pour éviter l'heure de pointe et par conséquent des
embouteillages, pratiquement, dans toutes les artères de la ville. Cette
situation perdure malgré les nouvelles trémies réalisées, récemment, par les
autorités locales. Par ailleurs, circuler en voiture dans la ville est devenu
un calvaire pour les automobilistes qui passent des heures à s'agiter en se
cognant pare-chocs contre pare-chocs. Des files de voitures se forment, à
longueur de journée, dans les principales artères de la ville. Pour aller au
centre-ville, il faut, vraiment, s'armer de patience. Toutes les routes qui y
mènent sont saturées. En prenant un taxi de Kiffane, les Oliviers, les Dahlias,
Sidi Saïd, Kebassa, Ain-Nadjar ou Hai-Nassim, les habitants ou les travailleurs
subissent beaucoup de contraintes. Comment libérer le citoyen et
l'automobiliste du stress, de l'incivilité, du temps perdu en quête de places
libres et des congestions engendrées dans la ville? ? Pour de nombreux
spécialistes interrogés par notre journal, une telle situation appelle à des
mesures immédiates de circulation routière et des solutions plus respectueuses
des intérêts de l'ensemble de la population. «La ville de Tlemcen doit,
évidemment, tenir compte de sa topographie, de ses attraits naturels, du mode
actuel d'occupation du territoire et de la structure de son économie. Elle doit
harmoniser les besoins de transport des personnes et des marchandises dans une
optique de développement durable. Elle doit, aussi, réfléchir et agir à l'égard
du développement résidentiel et de son organisation en pôles urbains», explique
le président de l'association pour la sauvegarde et la promotion de
l'environnement de la wilaya de Tlemcen, M. Bouayed Morsli. Pour l'immédiat, un
urbaniste, retraité, propose : «de délocaliser l'actuelle voie ferrée qui
traverse la ville de Tlemcen de l'est à l'ouest, constituant une vraie
contrainte à la circulation intra-muros et extra-muros et déploie des effets
néfastes. Elle accentue les difficultés auxquelles est confronté le trafic
aujourd'hui. Il faut donc, la remplacer par une voie rapide aux automobilistes
afin d'assurer une plus grande fluidité circulatoire. Cette voie ferrée, qui
jouxte le centre urbain de Tlemcen, déstructure toute la ville et occasionne
l'encombrement des rues avoisinantes. Sa délocalisation à l'extérieur de la
ville, et l'ouverture des liens d'accès (entrées et sorties) avec la nouvelle
voie rapide augmenteront en quantité et en qualité le potentiel de transport
vers le centre-ville, amélioreront la fluidité de la circulation des automobile
sur les rues et avenues de toute la ville et minimiseront les inconvénients
pour les nombreux citadins». Ce beau et grand projet saura t-il retenir
l'attention des pouvoirs publics qui doivent faire preuve de l'esprit
visionnaire, du sens du compromis et de l'audace essentiels pour sa réalisation
dans les meilleurs délais, surtout que la gestion du trafic dans la ville de
Tlemcen constitue un défi complexe car elle doit à la fois garantir la mobilité
individuelle, l'accessibilité et la fluidité, la limitation des nuisances
automobiles aigues, notamment dans les zones résidentielles, ainsi que la prise
en compte des intérêts économiques locaux. A ce titre, il faut noter que le
relief de la ville de Tlemcen est très accidenté, ce qui complique davantage la
fluidité du trafic des automobiles. En outre, la ville a connu, au cours des
dernières décennies, un renversement modal des déplacements urbains au
détriment des modes les plus «écologiques», particulièrement la marche et le
vélo, en faveur de la voiture particulière. La présence croissante est
désormais permanente de l'automobile influençant fortement la morphologie et
l'organisation spatiale du milieu urbain. La diffusion massive de la voiture,
moyen de transport presque toujours disponible et offrant des gains de temps
dans les déplacements, a rendu possible l'étalement et la dilution de l'espace
urbain. Ce dernier connaît une hausse spectaculaire des déplacements
automobiles du fait de facteurs économiques et sociologiques. Il faut,
également, ajouter que le stationnement constitue un réel problème dans la
capitale des Zianides, hypothéquant en grande partie les mesures visant
l'amélioration des conditions de circulation. D'aucuns estiment cependant que
Tlemcen mérite, aujourd'hui, une analyse en profondeur d'un plan d'action qui
contribuera tant au renouveau urbanistique et au rayonnement international de
Tlemcen qu'à la qualité de vie et à la fierté de ses citoyens. Il faut noter,
que de nombreuses grandes villes au monde ont fait de l'amélioration de
mobilité urbaine un axe majeur et un axe politique.