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![]() ![]() ![]() ![]() Dans la matinée d'hier, des brigades de jeunes filles, vêtues de
tee-shirts blancs portant le nom d'une formation politique en lice pour les
élections du 10 mai prochain, ont fait du porte-à-porte au niveau des cités et
immeubles de Akid Lotfi. En plus d'un petit calendrier avec l'effigie de la
tête de liste de ce parti, elles ont distribué des petits sachets de bonbons.
Elles n'ont pas attiré la curiosité ni des passants et encore moins des femmes
et hommes qui ont retrouvé «ce matériau électoral» devant leurs portes. Et pour
cause, cette stratégie de communication n'est pas nouvelle. Elle est reprise
aux vendeurs de la lessive et d'autres produits ménagers. Quelques jours
auparavant, les candidats d'un autre parti n'ont rien trouvé d'ingénieux que de
payer pour permettre à des jeunes de voir le match opposant le Real au FC
Barcelone. Ce geste de «générosité» intéressée, comme il a été interprété par
ceux qui en ont bénéficié, est déjà relégué aux oubliettes. Et pour cause, les
cadres de ce même parti stationnent n'importe comment devant le siège de leur
permanence et ne se soucient aucunement de gêner la circulation des engins et
même des individus, relève plus d'un citoyen habitant les environs immédiats.
Ce qui se contredit avec le b.a.-ba du marketing politique, note un autre
citoyen.
Toujours sur le plan de la communication politique, un «publicitaire» remarquera le stéréotype des affiches. Toutes ont exactement la même dimension, probablement imposée par les imprimeurs, ajoute-t-il. Abondant dans ce sens, Karim K. dira: «Sur le plan de la conception, à une exception près, toutes les affiches se ressemblent». Et d'expliquer: «On aligne les candidats en mettant en exergue la tête de liste ou le leader du parti». En conclusion, il estimera qu'«on propose le même visuel aux électeurs, un visuel digne de l'ère du parti unique». Un autre s'abstiendra de commenter les slogans usités parce qu'«en décalage total avec le réel», à commencer par la langue employée, note-t-il. Il se limitera à dire qu'«aucune liste n'a innové sur ce plan en employant un arabe très proche du dialectal». Pourtant, les grands annonceurs de la téléphonie ont balisé la voie dans ce sens, conclut-il. Un enseignant universitaire parlera de «l'absence du festif dans cette campagne». «La gravité qui se dégage des photos traduit clairement une angoisse d'avidité individuelle». Abondant dans ce sens, il dira: «Les femmes apparaissent sur les photos moins tendues parce que, peut-être, elles ne sont pas têtes de liste». «Au moment où Fillon, Sarko et Hollande, engagés dans une campagne autrement plus importante, se sont départis de leurs cravates pour briser les écarts avec leur électorat, les nôtres s'empressent d'exhiber les leurs», s'interroge-t-il. «Et ils osent prétendre s'adresser aux jeunes». Reprenant cette idée, un autre dira: «Personne ne s'est souvenu de Bouteflika qui a ôté sa veste, dans un meeting lors de la campagne présidentielle de 2004, pour signifier sa proximité physique avec son public». Mais le grand absent dans cette campagne ce sont indéniablement les nouvelles technologies de communication. La majorité des affiches ne portent pas d'adresse électronique, ce qui laisse supposer que les candidats sont toujours ignorants dans ce domaine. Certes, certains candidats, notamment des listes indépendantes, se sont dotés de page Facebook. On ignore comment ils gèrent ce moyen d'échange avec le grand public. Mais tout porte à croire que le twitter (terme dont ils ne soupçonnent même pas l'existence) n'est pas encore entré dans les us des candidats qui veulent «propulser» l'Algérie dans le concert des nations modernes. Directeurs de communication des candidats, remuez-vous !!! |
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