Durant deux jours,
les 24 et 25 avril courant, la faculté d'économie et de gestion de l'université
Saad Dahlab de Blida a organisé un séminaire international sur le tourisme sous
le thème: «le tourisme, un pari pour le développement permanent» auquel ont
assisté des spécialistes de divers pays, comme la Jordanie, le Maroc,
l'Indonésie, le Soudan et, bien entendu, de diverses universités algériennes.
Et c'est M. Ismail Mimoun, ministre du tourisme et de l'artisanat qui a procédé
à l'inauguration officielle de ce séminaire, en compagnie de M. Mohamed Ouchen,
wali de Blida et Baba Ahmed Abdelatif, recteur de l'université Saad Dahlab. Au
cours de son discours inaugural, le ministre a informé les présents que
l'Algérie a assisté il y a quelques jours à deux conférences organisées par
l'Organisation Mondiale du Tourisme, la première autour du tourisme de montagne
et la deuxième a concerné le tourisme dans le bassin méditerranéen et revêt
donc une importance capitale pour notre pays.
Il faut en effet
savoir que, malgré toutes les crises, le tourisme est en plein essor. Le bassin
méditerranéen a accueilli environ 360 millions de touristes en 2011 qui ont
participé au PIB des pays visités pour un montant de 215 milliards de dollars
US, soit le quart des revenus touristiques mondiaux. Toutes ces données ont
poussé les pays, et l'Algérie parmi eux, à revoir leurs stratégies pour faire
du tourisme une industrie florissante pour eux. Revenant donc à notre pays, le
ministre a brossé l'historique du tourisme depuis l'indépendance à nos jours,
en passant bien sûr par la décennie noire qui a bloqué toute avancée dans le
domaine, faisant fuir les touristes et rendant la destination «Algérie» très
peu demandée. Bien entendu avec le retour de la paix, les touristes ont
recommencé à affluer vers notre pays mais uniquement vers le grand Sud, pour
plusieurs raisons, dont la principale a trait aux infrastructures insuffisantes
et loin des normes internationales, le service qui n'est pas à la hauteur et le
délaissement des sites touristiques, que ce soit pour le tourisme domestique ou
international. Mais depuis quelque temps, le tourisme revient en force
au-devant de la scène économique algérienne et l'Etat veut mettre les bouchées
doubles pour rattraper le temps perdu, afin de se positionner parmi les
destinations préférées des touristes en mettant en relief toutes les richesses
naturelles dont nous disposons. Dans ce contexte justement, le gouvernement a
préparé en 2008, le plan directeur pour la relance touristique qui préconise
une stratégie basée sur cinq grands axes, le premier concerne le soutien à
l'investissement dans le tourisme afin de renforcer les capacités d'accueil, le
deuxième consiste à élever le produit touristique algérien aux normes
internationales en qualité et en quantité, surtout en relançant les écoles
d'hôtellerie car il ne sert à rien de construire des hôtels de rang
international, si le service ne suit pas. Pour le troisième axe, il s'agit de
promouvoir la destination Algérie en utilisant tous les supports existants,
alors que le quatrième axe voudrait que tous ceux qui activent dans le secteur
du tourisme, ou qui ont un lien direct ou indirect avec le secteur se sentent
concernés et s'impliquent complètement pour sa promotion. Enfin, il s'agit de
préparer une série de stimulants et de facilités pour la promotion du tourisme
dans toute sa composante. Ce programme est entré dans une phase de réalisation
qui s'est soldée par le lancement de 700 projets dans le domaine touristique et
qui vont renforcer le nombre de lits existants de 80.000 unités qui viendront
s'ajouter aux 94.000 existants, en parallèle à la réhabilitation et à la
modernisation de nombreuses structures hôtelières à travers le territoire
national. Pour mettre en exergue le travail des spécialistes dans la promotion
de la destination Algérie, M. Mimoun a déclaré que notre pays a reçu durant
l'année écoulée plus de 2,4 millions de touristes et ne compte pas s'arrêter en
si bon chemin. A la fin de son discours, le ministre a voulu rappeler que la
relance du tourisme ne pourra jamais avoir lieu sans la participation de tous
les acteurs, aussi bien de la part de l'Etat, de la société civile ou du privé
et c'est pour cela que les fédérations du secteur ont été récemment réactivées
par le ministère.