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Comment répartir les ressources en eau ?

par Houari Barti

La phase III du Plan directeur d'aménagement des ressources en eau (PDARE) relative au suivi quantitatif et qualitatif de la nappe de Ghriss a été présentée hier lors d'une rencontre organisée à Oran devant des cadres des directions des ressources en eau (DRE) de la région Oranie-Chott Chergui. Organisée par l'Agence de bassin hydrographique Oranie-Chott Chergui, en présence de son PDG, M. Benzeguir, et du directeur des aménagements hydrauliques au niveau du ministère des Ressources en eau, M. Yalaoui Moussa, cette rencontre s'inscrit dans le cadre de «l'actualisation continue» des données relatives à la ressource hydrique, et ce en prévision de l'état de situation de l'étape 2015 du plan.

En vigueur depuis 2010, le PDARE se présente, rappelle-t-on, comme un outil de planification qui s'étend jusqu'à 2030 qui doit rendre compte des états situations du secteur chaque 5 ans. Dans le cadre de la phase III du plan, il a été décidé de lancer une opération de suivi d'une nappe pilote au niveau de chacune des cinq régions hydrographiques du pays.

 Selon le directeur central des aménagements hydrauliques, M. Yalaoui Moussa, le choix de la nappe de Ghriss comme nappe pilote au niveau de la zone a été motivé par la situation hydrographique qualifiée de «déficitaire» au niveau de la wilaya de Mascara. En effet, les wilayas de Mascara et de Saïda, et à cause d'une utilisation d'une grande partie des ressources dans l'irrigation des terres agricoles, sont toutes deux déficitaires dans une zone hydrographique qui reste globalement excédentaire. La région hydrographique de l'Oranie Chott-Chergui a présenté en 2010 un surplus en ressources en eau de près de 300 millions de m3 alors que deux wilayas et non des moindres sont restées déficitaires. Cette disparité confirme l'impérative nécessité de la réorientation des ressources des wilayas excédentaires vers les wilayas en manque. Selon M. Yalaoui, combattre efficacement les déficits au niveau de ces zones agricoles exige également «d'encourager l'utilisation de systèmes d'irrigation plus rationnels tels que l'aspersion et le goutte-à-goutte».

Dans le rapport de synthèse du PDARE Phase III de la zone d'étude ciblée (plaine de Ghriss), il est fait état d'une superficie irriguée physique de plus de 17.000 ha, soit près de 56% des terres irriguées de la wilaya de Mascara. L'eau d'irrigation est de 96% d'origine souterraine. Si la nappe de Ghriss dispose de fortes réserves mobilisables (évaluées à 33 millions de m3 pour Mascara), elle reste fortement sollicitée par l'irrigation, note le rapport. Du fait de la rareté des eaux superficielles, la demande en eau est de ce fait satisfaite de la seule exploitation des aquifères souterrains. Idem pour l'alimentation en eau potable des agglomérations qui est assurée par le pompage dans un grand nombre d'ouvrages captant toutes les nappes. Parmi les recommandations du rapport de synthèse élaborées par le département études de l'ABH pour sauvegarder les principaux aquifères de la wilaya de Mascara, «assurer la fiabilité de la donnée, formuler un cadre d'échange de données et d'informations, impliquer les différents partenaires de l'ABH aux différentes phases de la préparation du PDARE et la régularisation de la situation des forages illicites exploités dans l'irrigation».

Le rapport préconise également «l'étude de la possibilité de la recharge artificielle des nappes à partir des eaux superficielles et la mise en place d'un système d'observation permanent qui assure un suivi régulier sur une longue période».