
Une semaine après
le lancement de la campagne électorale des législatives du 10 mai, les affiches
électorales sont collées de manière anarchique par certains partis, alors que
d'autres formations brillent toujours par leur absence sur les panneaux
d'affichage, a-t-on constaté, dimanche, à Alger. Outre ce phénomène familier
des campagnes électorales, beaucoup d'anomalies sont par ailleurs constatées
dans l'affichage des listes en compétition, en contradiction avec le cadre
légal tracé par la Commission nationale de surveillance des élections
législatives (CNSEL). C'est ainsi que dans certains quartiers de la capitale,
notamment à Alger-centre, des partis politiques, comme le Rassemblement
national démocratique (RND), El Moustakbal (Avenir) ou encore le Front du
changement (FC), ont collé plusieurs affiches électorales sur les mêmes
panneaux d'affichage. Pour d'autres formations politiques, comme Jil Jadid
(Nouvelle génération) et El Karama (Dignité), les affiches électorales de leurs
candidats sont inexistantes, au grand dam de leurs sympathisants qui auraient
aimé «mettre un visage» sur les noms de leurs candidats préférés. Pour le RND,
l'affichage électoral anarchique, s'il se limite à quelques cas isolés, est
dans «l'ordre normal des choses», en raison des rivalités entre les différents
partis en lice à Alger. «C'est tout à fait normal, pour une compétition
électorale, qu'il y ait de l'affichage anarchique mais il faut que cela soit
contenu dans des proportions raisonnables», a admis à l'APS le candidat tête de
liste à Alger, M. Seddik Chihab.
De jeunes
militants, se disant «enthousiastes et jaloux de leur parti», reconnaissent
volontiers couvrir parfois les portraits de formations concurrentes d' affiches
de leur parti, jurant leur conviction que la leur «est la plus à même de gagner
le plus de sièges» dans la future APN. Le parti El Moustakbel abonde dans le
même sens en imputant cet affichage anarchique à la «fougue» et à «l'excès de
zèle» de certains militants, qui ont «tendance à vouloir trop bien faire».
«L'affichage anarchique résulte de l'excès de zèle de certains jeunes
militants. Pourtant, nous avons donné des directives strictes pour que
l'affichage de nos listes soit dans le panneau portant le numéro qui nous a été
octroyé par la CNSEL», a assuré le président du part, M. Abdelaziz Belaïd. Il
n'exclut pas, par ailleurs, que cet acte soit l'oeuvre de personnes étrangères
à son parti, dans le but de «lui nuire». «Des personnes ont peut être affiché
nos listes de manière anarchique pour jeter le discrédit et nuire à notre
formation», a précisé M. Belaïd. Concernant l'absence d'affiches sur les
panneaux, le parti Jil Jadid se dit «dépassé par la campagne de proximité»
qu'il mène à travers le territoire national. «Nous sômmes une formation
nouvellement créée. Nous avons été dépassés par la campagne de proximité, qui
nous a pris tout notre temps», a avancé le chargé de la communication de cette
formation politique, M. Sofiane Sakhri.
Ce dernier a
ajouté toutefois que sa formation retardait l'opération d'affichage de ses
listes pour «éviter que les affiches ne soient arrachées», comme c'est souvent
le cas. «Cependant, le problème de l'affichage se pose uniquement à Alger. Dans
les autres wilayas, nous avons affiché le plus normalement du monde», a encore
assuré ce candidat.