Les commerçants de Maghnia semblent déterminés à utiliser la manière
radicale pour que l'instruction ministérielle 06-05 du 23 août 2005, qui oblige
la déclaration de toute marchandise pénétrant dans la zone des douanes, à être
revue par ses concepteurs. Ainsi après la grève des grossistes, qui a été
initiée il y a quelques jours, voilà que les détaillants des produits
alimentaires ont à leur tour décroché par solidarité avec leurs collègues.
Donc, hier matin, tous les grossistes et la totalité des commerçants n'ont pas
levé les rideaux de leurs magasins ou épiceries mettant ainsi dans l'embarras
le citoyen qui ne sait pas où faire ses courses. Au moment, où la campagne
électorale bat son plein, la population se bat pour subvenir à leurs besoins
quotidiens à cause de cette grève. «Pourquoi sômmes- nous (les grossistes de la
zone extrême Ouest) obligés de déclarer notre marchandise et pas le reste de la
wilaya», s'indigne ce grossiste. Et d'ajouter : «c'est là une ségrégation qui
ne dit pas son nom». La population est divisée quant à cette action. Il y a
ceux qui sont pour l'exigence du «passavant» et d'autres qui sont contre. «Je
ne vois pas où est le problème si les grossistes déclarent leurs marchandises,
au contraire cela permet aux services des impôts de les taxer sur leur activité
réelle et de faire échec à la contrebande», dira l'un des citoyen alors qu'un
autre lança « avec le passavant, les grossistes seront obligés d'augmenter les
prix ce qui va se répercuter, négativement, sur le consommateur. Alors si les
pouvoirs publics veulent percevoir les impôts réels et lutter contre la
contrebande, ils n'ont qu'à , d'une part, œuvrer en aval pour obliger les
grossistes à fournir la facture et, d'autre part, renforcer la surveillance de
la frontière qui est devenue une passoire. Ceci permettra de ne pas pénaliser
la population de la région extrême Ouest où les prix des produits alimentaires
et bien d'autres sont les plus élevés du pays ». Si la grève se maintient,
aujourd'hui, la situation se compliquera davantage, ce qui ne présagera rien de
bon.