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Au vu de ce qui s'est passé au FLN à quelques semaines de
l'échéance électorale du 10 mai et la
confusion qui règne de ce fait dans ses rangs, il paraît logique de ne pas
miser cher sur ses chances de victoire aux élections législatives. A ceux qui
doutent des chances électorales de sa formation, Belkhadem oppose sa certitude
en un succès qu'il entrevoit si inéluctable qu'il s'est engagé publiquement à
démissionner de son poste au cas où il ne surviendrait pas.
La conviction qu'il affiche que le FLN va gagner n'est pas un simple slogan destiné à relever le moral abattu des troupes qui lui restent fidèles au sein du parti. Il la martèle parce qu'il a dû recevoir des assurances que malgré l'état et le moral pitoyables avec lesquels l'ex-parti unique est engagé dans la compétition électorale son score dans les urnes n'en sera pas affecté. Belkhadem est tout sauf un naïf politique. La naïveté politique a été du côté de ceux qui sont entrés en rébellion contre lui et ont pensé qu'en faisant le vide autour de lui dans les instances dirigeantes du parti, ils le contraindraient à quitter son poste et renoncer à constituer les listes de candidatures du parti. Ce sont eux au final qui ont fait marche arrière, ayant compris que l'éventualité d'une victoire FLN le 10 mai et donc de Belkhadem sur eux n'est pas aussi improbable qu'ils l'ont pensé. L'avantage de Belkhadem sur ses adversaires au sein du parti, c'est d'être mieux et plus justement informé qu'eux sur ce qui a été tramé pour le scrutin du 10 mai. A savoir une victoire « organisée » du FLN suite à laquelle sera déclenché le processus préparatoire à l'élection présidentielle de 2014. Les tenants du système ne peuvent laisser le FLN subir la débâcle électorale qui lui est promise hâtivement pour les législatives. Car il en résulterait une situation qui pourrait devenir ingérable pour eux à l'occasion de l'élection présidentielle. Pour les gens du système, la majorité envisageable pour le 10 mai est celle que doit agglomérer autour de lui le FLN, qui pour ce faire aura le nombre de sièges qui lui permettra d'imposer son statut de locomotive à cette majorité. C'est la condition nécessaire et indispensable pour que le système puisse accréditer que le candidat qui sera le sien à l'élection présidentielle bénéficie d'une majorité électorale et populaire conforme à celle sortie des urnes le 10 mai. Les partis islamistes qui de leur côté se voient remporter les élections législatives, vont au-devant d'une déconvenue. Il leur sera certes concédé une présence consistante dans la future Assemblée nationale mais pas au point qu'elle fasse apparaître le courant islamiste majoritaire au sein de la société algérienne. D'aucuns trouveront que prédire pour le 10 mai la « victoire » pour le FLN c'est faire dans le scénario-fiction. Tout comme ils ont qualifié la prédiction en 1995 sur la victoire du RND né trois mois seulement avant les élections législatives. Il a non seulement gagné ces élections mais a été ensuite la cheville ouvrière de la présidentielle qui en a suivi. |
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