La Ligue de football pro- fessionnel a décidé
de laisser le dossier MC Saida-USM Alger ouvert en raison des «témoignages
contradictoires» des deux parties. La LFP devrait se baser sur les rapports des
services de sécurité afin de prendre éventuellement d'autres sanctions,
indique-t-on. La commission de discipline de la LFP avait étudié le dossier et
a infligé à l'équipe de Saida une sanction de huit matches à huis clos,
domiciliation à l'extérieur de Saida et une amende de 20 millions de centimes.
A
l'USMA, on estime que ces sanctions sont «trop clémentes», allant jusqu'à les
qualifier de «scandaleuses». Les témoignages des joueurs et dirigeants de
l'USMA font ressortir que des joueurs de l'équipe avaient «échappé
miraculeusement à la mort». Tous sont unanimes à dire que ce qui s'était
produit à Saida était «prémédité». L'USMA a sévèrement critiqué la LFP,
estimant qu'elle s'est contentée de «sanctions sportives». Pis encore, les
propos du président de la LFP n'ont pas plu aux dirigeants de l'USMA, se
plaignant que Kerbadj ait déclaré que «les incidents de Saida n'étaient pas
graves puisqu'il n'y a pas eu mort d'homme». Aux déclarations des usmistes qui
avancent que le comportement des Saidis était «prémédité», le président du MCS
qui avait animé une conférence de presse la veille, a tenu d'autres propos. Il
avait demandé à ce que les deux parties soient écoutées, laissant entendre que
des joueurs de l'USMA auraient provoqué les supporters de Saida. Le président
du MCS a estimé que lorsque les joueurs de l'USMA fêtaient le nul avec leurs
supporters, cela était une incitation de leur part aux supporters saidis
d'envahir le terrain. Le président du MCS a ainsi tenté de justifier ce qui
s'était passé à Saida, sachant que des Algériens avaient échappé à la mort à
cause d'un match de football. A ce propos, à l'USMA, on a déploré le «silence»
de la FAF et de la LFP «qui n'ont pas condamné ces incidents de manière
officielle». Or, selon des informations recueillies à la fédération, celle-ci a
demandé à la LFP de laisser le dossier ouvert. «La FAF pourrait s'autosaisir du
dossier», indique-t-on à la fédération où l'on craint que ces évènements
s'aggravent au cas où des sanctions plus sévères ne seraient pas prises. En ce
sens, la FAF gère ce dossier avec «doigté», indique-t-on, faisant observer que
le MCS occupe déjà une place de reléguable et il serait hasardeux de «sauver»
les dirigeants de Saida en faisant rétrograder l'équipe.