Abdelmadjid Ménasra, président du Front du Changement (FC) a entamé,
hier, la campagne de son parti pour les législatives, à partir de la maison de
cheikh Mahfoud Nahnah, à Blida, car dira-t-il «c'est de cette maison que le
changement pour la liberté a commencé». Il a affirmé qu'il reste persuadé que
les élections législatives seront entachées de fraudes parce que
«l'impartialité dans les médias lourds, le refus de l'Administration d'opter
pour la photo du ou des candidats sur le bulletin de vote, le retard dans la
délivrance des agréments pour les nouveaux partis, ou encore l'encadrement des
bureaux de vote qui sera composé de partisans de certains partis alors que la
loi est claire à ce sujet, constituent des indices qui nous éclairent sur le
déroulement des prochaines élections» a-t-il précisé encore. Il rappellera même
un fait marquant qui s'est déroulé, il y a quelques jours, à la radio quand un
ministre de la République a lancé un appel aux citoyens pour leur demander
d'éviter de voter pour un certain courant politique. «C'est un moyen, selon Ménasra,
qui est utilisé afin de décourager les partis qui dérangent, d'aller aux
élections et nous fait penser donc que l'Administration n'est pas prête de
jouer l'impartialité». Il a exhorté aussi tous les citoyens à aller voter car :
«c'est la seule voie qui mène au changement», les appellant à ne pas voter pour
les partis de l'Etat car : «ce sont eux qui sont derrière le marasme dans
lequel vivent les Algériens». «Ils ont peur de la sanction des urnes, c'est
pour cela qu'ils refusent de mettre leurs photos sur les affiches ou les
bulletins de vote», a-t-il martelé.
Concernant le programme de son parti, Ménasra promet un SMIG à 30.000 DA
et un fonds pour l'emploi et le logement, financé par les recettes pétrolières.
Il affirme qu'il n'exclut pas de faire partie d'une coalition même si elle
comporte des partis laïcs : «il suffit de s'assurer que son programme soit
proche du nôtre et qu'il va dans le sens de l'intérêt des citoyens algériens»,
rappelant qu'«il y a des points et des convictions que nous ne sommes pas prêts
d'abandonner». Il a cité par la suite les cinq commandements de son parti qui
sont : la liberté, le savoir, le développement, l'emploi et le logement, sur
lesquels sera bâti son programme futur. «Ça n'a aucune utilité», déclare-t-il
sur les raisons qui font qu'il ait refusé de rallier les partis de l'Algérie
verte. Enfin et concernant le financement de la campagne électorale, Ménasra
déclare que : «la chkara de l'Etat est plus dangereuse que celle des
particuliers qui veulent avoir une place au prochain parlement, mais notre
parti est zaouali mais f'hel», en terminant par une sentence lourde de sens
quand il affirme que : «la fraude est pareille à la violence».