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BENI-SAF: La survie en mer en débat

par Mohamed Bensafi

Après Alger et Skikda, ce fut au tour de Béni-Saf d'être, ce jeudi, le temps d'une journée, le théâtre d'une rencontre régionale sur la sécurité en mer.

Une manifestation qui, non seulement a vu la participation de plusieurs professionnels de la mer et cadres de la région ouest (Chlef, Mostaganem, Oran, Aïn Témouchent) mais aussi la présence du ministre du secteur, M. Abdallah Khenafou. La palme revient à la chambre de la pêche et d'aquaculture d'Aïn Témouchent qui, en collaboration avec la DPRH, l'Ecole de formation technique de pêche et d'aquaculture (EFTPA) de Béni-Saf, les gardes-côtes, a organisé cette manifestation technique, journée reposant plus sur la sensibilisation et l'information d'un thème qui, chaque jour plus, montre des inquiétudes grandissantes chez le monde marin. Ainsi, près de 15 millions de marins pêcheurs dans le monde (100.000 en Algérie dont 16.000 à l'Ouest) sont, chaque jour, exposés aux risques d'un accident de travail en mer. Le ministre a d'ailleurs affirmé qu'ils sont près de 24.000 dans le monde à rencontrer la mort dans des circonstances diverses. Le ministre ne manquera pas de rappeler l'importance et l'intérêt de la formation. Une formation qui entre d'ailleurs dans le cadre de l'application des normes de la STCWF de l'OMI (Organisation maritime internationale) dont l'Algérie est membre.

La formation est destinée à améliorer la sauvegarde de la vie humaine et des biens en mer ainsi que la protection du milieu marin, tout en mettant à jour sa situation administrative et professionnelle. C'est combien dire l'importance de l'ordre du jour relatif à la survie et au sauvetage du navigant. Cette survie qui passe d'ailleurs par l'acquisition des connaissances nécessaires à la bonne exécution des gestes destinés à préserver l'intégrité physique des gens à bord d'un navire. Le but recherché de cette manifestation est d'informer les professionnels de la pêche sur la nécessité de disposer du savoir-faire. Le feu et l'avarie occupent des places non négligeables dans le reste du lot. Alors, comment lutter contre le feu à bord d'un navire et comment organiser sa survie et celle d'autrui après l'abandon du navire en cas de naufrage? Toutes ces questions ont trouvé leurs réponses dans des exercices exécutés sur les abords du quai ouest du port de Béni-Saf, sous les yeux d'une forte assistance. Et malgré une pluie battante (les présents, quant à eux, étaient bien installés sous un immense chapiteau), deux groupes de stagiaires ont réalisé sans faute tous les mouvements nécessaires et utiles dans deux situations assimilées, lutte contre le feu et la survie collective lors d'un naufrage. Le premier atelier consistait à se prémunir de moyens de lutte (dispositif de protection individuelle et dispositif de protection collective) et de savoir lutter contre tous types de feu déclarés à bord. Dans le second atelier, si le canot de sauvetage ou bobard demeure une pièce maîtresse importance dans la survie du groupe, l'ordre chronologique des gestes à réaliser fut tout autre. La foule présente a eu plein les yeux. Une fois à l'eau, ces futurs marins pêcheurs, toujours sous l'encadrement des enseignants de l'école, ont régalé l'assistance en exécutant des mouvements d'ensemble formant tantôt un brancard humain, tantôt un radeau. Tous ces gestes doivent être répétés périodiquement, nous dit-on. Cette manœuvre doit aussi, ajoutera-t-on, se faire à chaque fois que plus de 10% de l'équipage ont été remaniés. Quant au canot, il doit être régulièrement visité. Car largué, il doit se déplier automatiquement sous l'effet de la pression hydrostatique ou d'immersion (contact de l'eau d'une substance qui commande le système de pliage). Mais ce qui est souvent inquiétant, sur certains bateaux, nous dit-il encore, les bobards ne sont jamais contrôlés. Certains sont même cadenassés ou carrément remplacés. Pour tout dire, tous ces gestes passent par la formation, le certificat de base, titre qui sera bientôt exigé par toutes les polices maritimes du monde à tout marin exerçant à bord d'un bateau de pêche ou commercial. Le ministre s'est rendu ensuite à la ferme aquacole «La Tafna» de Rachgoun (Oulhaça) pour prendre connaissance des avancements des travaux. Le chantier serait à sa phase finale. L'amenée, par gravité, de l'eau de mer vers les bassins de grossissement a été réalisée. La première phase de l'entrée en élevage (pré-grossissement) devrait commencer dans le mois prochain (mai 2012), croit-on savoir.