N'ayant reçu
aucune suite à leurs doléances, dont la principale demeure toujours le départ
de l'actuelle directrice de l'hôpital, quatre travailleurs, dont deux médecins,
ont entamé une grève de la faim depuis mercredi dernier, tandis que leurs
collègues continuent de manifester devant l'entrée principale de cet
établissement aux cris de «On ne veut plus de cette directrice» ou «Dégage», ce
mot devenu célèbre, scandé lors des révolutions arabes. Il faut dire que depuis
l'arrivée de cette directrice et son installation à la tête de l'hôpital, des
mouvements de grève ou d'arrêts de travail ont été signalés périodiquement sans
que la direction de tutelle puisse prendre une décision radicale permettant à
cet établissement hospitalier de fonctionner normalement. A titre de rappel,
cet hôpital abrite les UMC, un centre d'imagerie et un service d'hémodialyse.
D'ailleurs, c'est au niveau de ce dernier que le problème a pris naissance.
Equipé de huit générateurs, le centre prend en charge 49 patients venus des
quatre coins de l'ancienne daïra de Ténès. Les protestataires reprochent à la
responsable de l'hôpital son ingérence dans la prise en charge des malades
notamment sur le volet médical, et les ruptures fréquentes de fournitures
d'équipements médicaux. Quant aux malades que nous avons approchés, tous
reconnaissent le bien-fondé des doléances des grévistes et se disent solidaires
des médecins sanctionnés à la suite de la grève et ajoutent que sur le plan
nutritionnel, ils sont loin des normes requises et de citer le cas où on leur a
servi une petite bouteille d'eau minérale et un morceau de pain lors des séances
d'hémodialyse. De toute évidence, le bras de fer, qui oppose la directrice à
une partie du personnel, semble s'installer dans la durée d'autant plus
qu'aucune des deux parties ne veut céder. La directrice exclut tout départ de
son poste et les grévistes refusent de reprendre le travail tant que cette
dernière assume la direction de l'hôpital Ahmed Bouras. D'où une intervention
du wali est plus que souhaitable et ce, dans l'intérêt de la population ainsi
que celui des malades qui se sentent pris en otages par un conflit qui les
dépasse.