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L'abattage clandestin fait son marché

par Rachid Boutlélis

Les étals de fortune sur lesquels est exposée de la viande provenant de l'abattage clandestin, font désormais partie du décor des marchés populaires de la wilaya. Dans les souks d'El Hamri, d'Eckmühl, Maraval entre autres, où encore dans ceux de la commune de Hassi Bounif et celle d'Aïn El Turck, des revendeurs proposent, à la vente, ces viandes qui échappent à tout contrôle. Pour la volaille, des différences de prix remarquables sont relevées par rapport aux viandes proposées dans les boucheries. Un poulet complet est ainsi proposé à la vente à partir de 230 DA le kilo tandis que chez les boucheries il est cédé pour le même poids à partir de 290 DA. Pour la viande ovine, les différences de prix sont encore beaucoup plus importantes, avec des pics flirtant avec les 100 DA. En effet, proposée à partir de 900 DA le kilo, parfois moins par ces revendeurs, la viande ovine est négociée à partir de 110 DA le kilo chez les bouchers de la ville. Toujours est-il qu'en dépit des risques, la viande provenant de l'abattage clandestin suscite l'engouement. « Cela fait des années que je m'approvisionne régulièrement chez les revendeurs de viande provenant de l'abattage clandestin.

C'est beaucoup moins cher et je n'ai jamais eu à me plaindre de la qualité » a commenté, en substance, un père de famille fréquentant la marché d'El Hamri. Le même son de cloche s'est fait entendre chez des ménagères habituées des autres souks cités. « J'économise entre 100 et 150 DA, en achetant cette viande chez les revendeurs. A mon humble avis, le respect des règles de l'hygiène ne semble pas faire l'unanimité dans certaines boucheries de la ville » a expliqué une ménagère fréquentant le marché d'Eckmühl.

Cette activité illicite qui se pratique, dans la plupart des cas, à proximité des cités périphériques notamment, à l'exemple du marché Les Glycines, dans le quartier de Maraval, suscite le tollé des locataires. Ces derniers dénoncent les désagréments causés à leur cadre de vie, par les amas d'abats abandonnés aux abords de leur cité. « En plus des nuisances, ces dépotoirs à ciel ouvert attirent des meutes d'animaux nuisibles. Plusieurs cas de morsures de chiens errants ont été enregistrées », s'est insurgé un riverain demeurant dans les abords de ladite cité. Notre interlocuteur a ajouté « l'administration devrait infliger des sanctions aux contrevenants et ce, à travers une véritable opération d'assainissement, qui ciblera tous les marchés de la ville ».