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Grosses perturbations dans la connexion internet à Oran depuis une
semaine. Alors que plusieurs zones du territoire de la wilaya enregistrent des
coupures récurrentes du signal conjuguées à des chutes intempestives du débit,
d'autres sont carrément «hors connexion» depuis l'incident technique survenu
mardi 27 mars dernier et qui a provoqué l'interruption du réseau à l'échelle
nationale. Algérie Télécom avait, rappelle-t-on, incombé cette panne de près de
quatre heures à «un incident technique au niveau de l'alimentation en énergie
des installations dédiées aux plates-formes», précisant que «la situation avait
été rétablie le jour même (à 23h15)». Cependant, il semble que des effets
directs ou des contrecoups de cet incident persistent à Oran - et même dans une
grande partie de l'Oranie, selon nos informations - à moins qu'il ne s'agisse
de perturbations sans rapport avec la rupture de mardi dernier. Toutes nos
tentatives d'obtenir des éclaircissements «officiels» sur ce fait ont échoué
devant le silence radio de la direction d'Algérie Télécom Oran. Celle-ci a exprimé son refus formel de communiquer avec la presse,
sous prétexte que ce volet était du ressort exclusif des instances centrales.
Même son de cloche du côté du directeur de la délégation régionale d'AT qui
chapeaute sept wilayas de l'Ouest. Une attitude qui est, en tout cas,
contradictoire avec l'existence d'une chargée de communication au niveau de
cette direction départementale de l'opérateur public des télécommuinications.
«Mardi passé, j'étais assise devant mon micro en train de surfer sur le net, quand soudain, aux alentours de 19 heures, la connexion a été coupée. Au bout de trois heures, j'ai fini par désespérer que ça revienne et j'ai dû donc sortir tard dans la nuit à la recherche d'un cyber ouvert parce que j'avais un travail urgent à faire en rapport avec un séminaire professionnel. Depuis, j'essaye de me connecter chaque jour, mais rien à faire. C'est le provisoire qui dure», affirme une abonnée, chirurgienne-dentiste, habitant à Haï Daya (ex-Petit Lac), à la sortie de l'Actel de Makari (St-Eugène) où elle est venue faire une réclamation. Le même désenchantement a été vécu par un groupe d'habitants de la cité Lamur, près de la station-service El-Bahia, qui, ce soir-là, étaient invités chez un de leurs voisins pour voir le match Happoel Nicosie-Real Madrid via le système dit «sharing». «Ce soir-là, j'ai eu comme le sentiment d'un investissement de 25.000 dinars, prix d'un modem sharing plus abonnement annuel fraîchement acquis, parti en fumée d'un seul coup. Rater quatre matchs des quarts de finale de la Champion's League, dont deux animés par le Real et le Barça, à cause de l'internet, c'est déjà dur à avaler. Maintenant, louper les matchs retour à cause du même problème, ça fait beaucoup mal. Personnellement, je doute que la connexion sera rétablie mardi, c'est pourquoi j'ai entre-temps acheté une carte El Djazira», dit pour sa part ce féru du foot européen. Dans d'autres endroits de la ville, tel Haï Akid Lotfi à Oran-est, la Lofa (ENSEP), plus les daïras d'Arzew et Aïn El-Turck, notamment, la connexion s'est effectivement rétablie le jour-même comme annoncé par Algérie Télécom dans son communiqué d'il y a une semaine, mais la situation est depuis «mi-figue, mi-raisin», avec des coupures et des chutes de débit à répétition. Pour cet ingénieur en chimie industrielle travaillant dans un laboratoire pharmaceutique étranger installé en Algérie, il ne s'agit cette-fois-ci encore que de l'un des inombrables symptômes d'un réseau «très limité en termes de performance et mal maîtrisé». Pour lui, «le projet de généraliser le haut débit ADSL aux foyers algériens lancé tambour battant par le ministère de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication montre des signes d'essoufflement. La qualité des prestations de service d'Algérie Télécom ne donne plus pleine satisfaction aux utilisateurs et la situation ne cesse d'empirer». Une journée passée dans une agence commerciale d'Algérie Télécom est amplement suffisante pour constater l'ampleur des difficultés rencontrées par les abonnés. Dès les premières heures de la matinée, les agences commerciales sont prises d'assaut par des centaines d'abonnés venus réclamer sur des pannes ou une chute de débit. Le plus souvent, c'est un simple agent administratif qui reçoit les internautes, en consigne les réclamations sur un registre, et non un technicien, comme le veut la logique même des choses. D'où une mauvaise communication entre le prestataire et le client, qui tourne parfois au dialogue de sourds, et donc une mauvaise transmission du contenu du problème à régler et, à l'arrivée bien sûr, une mauvaise prise en charge. |
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