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Trois agents, dont deux syndicalistes, de l'Entreprise de gestion et des
services aéroportuaires (EGSA) ont entamé, hier, devant le siège de la
direction régionale de cette entreprise une grève de la faim pour dénoncer le
«licenciement abusif» par l'administration de deux agents, tous deux grévistes.
M. Atrous, syndicaliste qui s'est joint aux deux licenciés, explique le recours
à cette action de protestation extrême par le fait que le problème relève
beaucoup plus de «la non-reconnaissance par la direction de l'entreprise de
l'actuelle section syndicale qui a été installée par la Fédération nationale
des travailleurs du transport en janvier dernier». Les élections se sont
déroulées normalement et par bulletin secret, et la composante syndicale a été
équitable du fait que toutes les 11 unités de la région ouest étaient
représentées par des délégués. Notre interlocuteur précise que «la direction de
l'entreprise n'a pas reconnu cette entité syndicale». Cependant, la section
syndicale n'a pas été reconnue par l'Union territoriale UGTA, arguant du fait
que la représentativité doit être établie pour chaque wilaya, indique le
syndicaliste en rappelant les statuts de l'UGTA qui stipulent que dans le cas
où l'entreprise s'étend sur plusieurs wilayas, la représentativité syndicale ne
peut relever des instances locales mais de la fédération.
En clair, notre vis-à-vis estime que «ce subterfuge a été utilisé juste pour nous anéantir et laisser place à une autre section syndicale qui marchera au pas». Il accuse la direction d'intimidations contre tout agent qui est en contact avec les «authentiques syndicalistes et vont jusqu'à des licenciements injustifiés». Les trois agents exigent la réintégration à leurs postes des agents licenciés, le rétablissement des agents affectés dans d'autres services en guise de mesure disciplinaire et, enfin, la reconnaissance de la seule section syndicale issue de l'assemblée générale élective et en exercice depuis janvier 2012. Pour sa part, M. Kebaïli, le directeur des ressources humaines (DRH) de l'entreprise considère que «la direction n'a fait qu'appliquer les dispositions du règlement intérieur et n'a pas à s'ingérer dans un conflit syndico-syndical». Le même responsable aborde les différents cas, documents à l'appui, pour justifier les deux licenciements en mettant l'accent sur le fait que la direction et la nouvelle section syndicale oeuvrent communément pour trouver des solutions idoines pour des revendications socioprofessionnelles exposées. Ainsi, concernant B. Z., un membre de la section syndicale, notre interlocuteur rappelle une correspondance de l'UT/UGTA qui demande l'arrêt de toute son activité syndicale. «En tant que DRH, je l'ai sollicité pour lui faire part de la décision de sa tutelle syndicale, mais le concerné a insisté sur le fait que son mandat ne peut pas être remis en cause étant donné qu'il a été installé par sa fédération», nous révèle le même responsable. Par ailleurs, l'Union de wilaya a appuyé la décision de cessation syndicale en précisant dans une correspondance que le représentant syndical légitime est la nouvelle section syndicale et que, par conséquent, l'entité installée par la fédération est caduque, une décision qui a amené le secrétaire général à déposer officiellement sa démission. Pour l'autre agent, l'administration lui reproche également «ses agissements contraires à la réglementation notamment en violentant des agents pour les contraindre à participer à un sit-in organisé illégalement et qui n'a regroupé que 17 personnes». Enfin, pour le syndicaliste non licencié, M. Kebaïli précise qu'il a été «auteur d'agissements irresponsables lors de l'exercice de sa mission, mais pour des raisons sociales, aucune mesure disciplinaire n'a été prise à son encontre». |
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