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Accès de colère,
hier à Istanbul, lors de la réunion des ?'Amis de la Syrie'', des autant des
partisans d'une intervention étrangère musclée pour faire tomber le régime en
place que les partisans d'une solution négociée, celle d'une sortie honorable
pour le président syrien.
Les deux clans se sont en fait opposés, à travers des conférences de presse où le ton était à la fermeté, pour en fin de compte arriver à peu de résultats tangibles, si ce n'est le soutien au plan de sortie de crise proposé par Kofi Annan, envoyé spécial de l'ONU et de nouvelles mesures de sanctions contre Damas. En outre, les ?'Amis de la Syrie» ont également reconnu le Conseil national syrien (CNS), comme «représentant légitime de tous les Syriens», selon le communiqué final de la conférence. «Le Conseil national syrien est reconnu comme représentant légitime de tous les Syriens», indique le document de cette conférence à laquelle avaient participé 70 pays. L'Algérie y était représentée par le ministre des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci. En outre, la conférence estime que ?le régime syrien sera jugé non pas sur ses promesses mais pour la mise en oeuvre du plan de Kofi Annan sur le terrain. La fenêtre d'opportunité ouverte au régime syrien au sujet des engagements faits à M. Annan n'est pas illimitée». Bien plus, la communauté internationale «n'aura d'autre choix que de soutenir le droit des Syriens à la légitime défense» si le Conseil de sécurité de l'ONU ne réagit pas contre la répression violente en Syrie, a souligné le Premier ministre turc. Par ailleurs, les «pays amis du peuple syrien» vont constituer un groupe de travail sur des sanctions à adopter contre le régime du président Bachar Al-Assad, a annoncé le chef de la diplomatie française, Alain Juppé. «Il est prévu de constituer un groupe de travail sur les sanctions qui se réunira à Paris sous quinzaine», a déclaré M. Juppé lors d'un point de presse. Il a également insisté sur la nécessité de «fixer une limite dans le temps» au régime syrien pour mettre en oeuvre le plan Annan de sortie de crise qu'il s'est engagé à appliquer. »Il y a un risque bien sûr d'enlisement, et on voit bien la tactique du régime qui est de gagner du temps. C'est la raison pour laquelle il faut, et nous sommes tous d'accord là-dessus, fixer une limite dans le temps à cette action» de l'émissaire international Kofi Annan, a encore souligné M. Juppé. Pour autant, cette conférence des ?'Amis du peuple syrien'' a montré de profondes lézardes au sein des pays de la Ligue arabe, pratiquement trois jours après la fin du sommet de Baghdad. La guerre est cette fois-ci ouverte entre les pro et les anti-régime syrien. Le Premier ministre irakien, Nouri El-Maliki, qui n'aurait pas apprécié l»'absence remarquée des Saoudiens et Qataris à Baghdad lors du sommet arabe, a fustigé ces deux pays pour leur position favorable à une intervention militaire étrangère contre la Syrie. «Parler de l'usage de la force pour faire tomber le régime syrien ne le fera pas tomber. Nous l'avons déjà dit mais ils (les partisans du recours à la force) nous ont répondu que le régime tomberait en deux mois (...). Cela fait un an que la crise dure et le régime syrien n'est pas tombé», a-t-il dit lors d'une conférence de presse à Bagdad. Il ne tombera pas et pourquoi devrait-il tomber?», a lancé M. Maliki devant la presse. «La crise continuera et nous, pays arabes, devons tenter d'éteindre le feu car sinon l'incendie s'étendra à l'Irak, au Liban, à la Jordanie, la Palestine et à toute la région, y compris les pays qui veulent utiliser le langage de la force». En Syrie, les affrontements continuent, avec au moins 40 personnes tuées hier, dont 15 membres des forces gouvernementales, dans de violents combats et des attaques rebelles à travers le pays, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). La situation dans le pays n'aurait pas évolué, selon des correspondants de presse qui font état de violents affrontements entre opposition armée et les forces de sécurité du régime. |
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