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Administrations et secteur privé ont repris normalement le travail mardi
à Bamako, après la quasi-paralysie causée par le coup d'Etat militaire du 22
mars au Mali qui a renversé le président Amadou Toumani
Touré, avec qui la France
a dit avoir eu un contact rassurant. Dans le même temps, un sommet extraordinaire
de chefs d'Etat ouest-africains sur la crise malienne
s'est ouvert à Abidjan.
Alors que depuis cinq jours, l'incertitude demeurait sur le sort du président Amadou Toumani Touré (ATT), le ministère français des Affaires étrangères a annoncé que l'ambassadeur de France à Bamako, Christian Rouyer, «a pu s'entretenir par téléphone avec le président ATT qui l'a rassuré sur son sort». Le ministère s'est cependant refusé à tout commentaire sur le lieu où se trouverait le président. La situation est revenue à la normale dans la capitale malienne, avec une activité grouillante et la réouverture des administrations et de tous les commerces, après un appel de la junte à reprendre le travail. La circulation était dense et de nombreux piétons ont envahi les grands axes. Des policiers réglaient la circulation et contrôlaient certains véhicules comme d'ordinaire. Seuls quelques rares militaires étaient visibles. «J'ai repris le travail à l'heure indiquée, 07h30 (locales et GMT)», a déclaré Lacina Diabaté, comptable dans une agence de l'ANPE (Agence nationale pour l'emploi). «L'effectif est au complet, l'ambiance est comme d'habitude». Cette journée de mardi avait valeur de test pour la junte du Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l'Etat (CNRDRE), qui a renversé le président Amadou Toumani Touré, à quelques semaines de la présidentielle du 29 avril. Le nouveau pouvoir, composé de militaires du rang qui affirment avoir agi en réaction à l'échec du président Touré à lutter contre une nouvelle rébellion touareg dans le Nord, s'est attiré une réprobation internationale unanime et la condamnation de la majeure partie de la classe politique malienne. «POSITION SANS EQUIVOQUE» Face à cet isolement et la quasi-paralysie à Bamako depuis le coup, la junte avait appelé les fonctionnaires à reprendre le travail. Lundi, le CNRDRE avait partiellement rouvert les frontières aériennes et terrestres pour permettre l'acheminement des denrées de première nécessité et du carburant. La junte, dirigée par le capitaine Amadou Sanogo, a également appelé lundi soir les rebelles touareg qui progressent dans le nord à «cesser les hostilités» et négocier. «Tout est négociable, à l'exception de l'intégrité du territoire national et de l'unité de notre pays», a déclaré son chef, le capitaine Sanogo. Cet appel intervient alors que les rebelles, qui contrôlent la plus grande partie du Nord-Est malien, menacent la garnison de Kidal, une des villes les plus importantes de la région, encore sous contrôle gouvernemental. Le Mali subit depuis la mi-janvier une vaste offensive de cette rébellion, comptant des hommes revenus de Libye lourdement armés après avoir combattu pour Mouammar Kadhafi, avec parfois le soutien de groupes islamistes armés, en particulier Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Le chef de la junte s'est adressé également aux politiques, quasi unanimes, qui ont condamné le coup d'Etat. «J'exhorte la classe politique malienne à vite nous rejoindre, sans délai, pour tracer le chemin le plus court de retour à un ordre constitutionnel». «Dans les heures à venir, le CNRDRE ouvrira des consultations plus formelles avec la société civile, les autorités traditionnelles et coutumières, l'ensemble des forces vives, pour dégager ensemble les meilleures orientations pour notre pays», a-t-il ajouté. A l'ouverture à Abidjan du sommet extraordinaire de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), Alassane Ouattara, chef d'Etat ivoirien et président en exercice de la Cédéao, a estimé que ce sommet devra adopter une position «sans équivoque sur la double crise politique et militaire» au Mali. «Nous devons également mettre en oeuvre des stratégies pour lutter contre les fléaux et les menaces qui fragilisent notre sous-région», a-t-il dit. Deux représentants de la junte sont à Abidjan, à l'invitation de M. Ouattara. |
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