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Les premiers éléments d'enquête réunis par les policiers
français suite à la fusillade devant une école juive à Toulouse leur ont permis
d'établir que l'auteur de celle-ci est très probablement le même individu qui, quelques
jours avant à Montauban, ville voisine, a abattu deux militaires et blessé
gravement un troisième.
Ce lien établi entre les deux fusillades donne naturellement à penser que les motivations du criminel sont de nature raciste et antisémite, au vu que ses victimes à Montauban sont d'origine maghrébine pour deux d'entre elles, antillaise pour la troisième et juives pour celles de Toulouse. Heureusement que les enquêteurs sont rapidement parvenus à établir l'existence d'un lien entre la tuerie de Toulouse et celle de Mantauban, et de ce fait empêché les arabophobes et islamophobes de tout bord d'exploiter à leurs fins immondes la tragédie toulousaine. Car c'est bien la piste antisémite, leur permettant le plus abject raccourci sur l'identité de son auteur, que ces milieux ont insidieusement voulu imposer à chaud après la fusillade de Toulouse. Sans ce lien dûment établi, il leur aurait été aisé en effet de donner libre cours à leurs fantasmes haineux et stigmatisants de l'Arabe et du musulman. Il a surtout stoppé l'exploitation politique de la tragédie de Toulouse, amorcée par ces milieux ainsi que par les autorités israéliennes. Il appartient aux enquêteurs de faire toute la lumière sur les tenants et aboutissants des deux fusillades et de dévoiler l'identité de leur auteur. Il a été salutaire que les acteurs officiels et politiques français aient appelé leurs compatriotes à faire preuve de retenue et à ne pas avoir de certitudes préétablies sur la cause de ces affaires. Il leur faut pourtant reconnaître qu'ils sont responsables d'avoir laissé s'installer en France le climat délétère de la stigmatisation des minorités d'origines étrangères et de la communauté d'émigrés. Ils ont, ce faisant, exacerbé la xénophobie dont l'extrême droite française a fait son fonds de commerce. L'on ne fait pas sans risque de dérive dans la stigmatisation xénophobe. Ce discours, trop exploité en cette période électorale en France, légitime aux yeux d'illuminés le passage à l'acte violent contre les minorités, auxquelles il attribue les causes des problèmes économique et sécuritaire que vit la France. Il en résulte ces fusillades qui ont ciblé à Montauban des victimes d'origines maghrébine et antillaise et juive à Toulouse. La droite au pouvoir en France ne peut s'exonérer de la responsabilité d'avoir rendu ce discours acceptable dans la société française. Pour des considérations électoralistes, elle a enfourché les phobies de l'extrême droite et en a fait ses thèmes de campagne. Au bout du compte, il en résulte l'indicible qui entache l'honneur et la réputation de la France. Claude Guéant, ministre de l'Intérieur, chargé par Nicolas Sarkozy de coordonner l'enquête en cours, ne doit pas être bien dans sa peau dans la crainte de ce que celle-ci va révéler. Il n'a pas peu en effet contribué à attiser les démons de la haine raciste et antisémite pas ses dérapages calculés en la matière. Il l'a fait en toute conscience, car sachant qu'ils occasionneront chez ceux qui y ont applaudi la tentation de leur donner une traduction pratique. Ce qui a fini par aboutir aux fusillades de Montauban et de Toulouse. |
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