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Daho Ould Kablia, président de
l'Association des anciens du ministère de l'Armement et des Liaisons générales (MALG),
a réfuté, hier à Alger, dans des propos rapportés par l'APS, qu'Abane Ramdhane ait tenté de
négocier avec les autorités coloniales françaises à l'insu des instances de la Révolution.
Le défunt Abane Ramdhane n'a jamais cherché un quelconque arrangement avec le gouvernement français à l'insu des instances de la Révolution, tel qu'il a été suggéré par le colonel Ali Kafi, dans ses mémoires, et tout récemment par le colonel Ammar Benaouda», a indiqué, Ould Kablia, également ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, lors d'une conférence sur les Accords d'Evian, animée au siège du ministère des Affaires étrangères. Il a rappelé qu'Abane Ramdhane avait rencontré, pour la première fois, deux émissaires de Pierre Mendes France, dont l'avocat René Stibbe à qui, a-t-il précisé, il avait expliqué que le FLN ne pouvait négocier avec le gouvernement français qu'à travers une délégation officielle française et une délégation algérienne, dans laquelle devrait figurer des responsables de l'intérieur et de l'extérieur. Il a affirmé par ailleurs, qu'Abane Ramdhane avait mis des préalables pour toutes négociations avec le gouvernement français, à savoir la reconnaissance du FLN en tant qu'unique représentant du peuple algérien et le droit des Algériens à l'autodétermination et à l'indépendance. Pour Ould Kablia, la signature des Accords d'Evian, le 19 mars 1962, constitue une «issue honorable» pour plus de sept ans de guerre de libération nationale, ayant permis de consacrer les principes énoncés dans la Déclaration du 1er Novembre 1954. Et de souligner que la «régularité» des positions des responsables algériens, lors des différents rounds des négociations informelles et des rencontres secrètes, «est due essentiellement au soutien permanent, indéfectible et constant du peuple algérien». S'appuyant sur des documents inédits, l'ancien secrétaire général de la direction de Documentation et de Recherche (DDR) du ministère de l'Armement et des Liaisons générales, a mis en avant le rôle de la cellule technique du MALG, installée en Tunisie, pour renforcer la position de la délégation algérienne, lors de ces négociations. Il a fait, dans ce cadre, la lecture d'une note qu'il avait lui-même préparée pour le chef de la délégation algérienne, Krim Belkacem, à l'occasion d'une conférence de presse organisée spécialement pour répondre à l'annonce faite par le gouvernement français pour une trêve militaire unilatérale. Il a également cité, à ce sujet, l'apport du MALG à travers les informations recueillies auprès de sources, à l'intérieur même des institutions françaises, à l'instar des informations transmises par Salah Bouakouir qui était responsable au gouvernorat d'Alger. Les négociateurs français étaient particulièrement surpris par la teneur des propositions algériennes sur la question du pétrole, des propositions élaborées, a-t-il précisé, grâce au concours de deux assistants d'Enrico Mattei, président directeur général de l'Entreprise italienne des hydrocarbures (ENIE). Interrogé sur l'attitude d'hostilité à l'indépendance de l'Algérie affichée par Israël et son soutien aux terroristes de l'Organisation de l'Armée secrète (OAS), M. Ould Kablia a cité, à ce propos, le cas de deux officiers israéliens faits prisonniers par une katiba de l'ALN, dans la région de Laghouat. Il a raconté à ce sujet que l'ONU avait contacté le FLN pour des négociations sur le sort de ces deux officiers, une négociation que la France avait catégoriquement refusée, a-t-il indiqué, allant jusqu'à multiplier les opérations de recherche et de bombardement dans les maquis de la région qui se sont soldées par la mort des deux officiers en question, lors d'un bombardement à Beni Smir, au moment où des éléments de l'ALN tentaient de les introduire au Maroc. |
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