Alors que le secteur du transport par taxis semble au bout de la
saturation, les services concernés s'apprêtent à attribuer quelque 3.000
nouvelles licences de taxis dans l'espoir d'en finir avec la tension sur ce
document indispensable pour exercer la profession. Les quelque 600 chauffeurs
de taxis de la ville, en chômage technique suite à la résiliation de leurs
contrats, veulent bénéficier de la priorité dans l'attribution des nouvelles
licences. Leurs représentants menacent, d'ores et déjà, d'organiser des actions
de grande envergure pour attirer l'attention des services concernés sur leur
calvaire qui dure depuis plusieurs années. La tension sur les licences de taxis,
à l'origine d'une flambée des prix de location, a finalement poussé nombre
d'anciens «taxieurs» à exercer dans la clandestinité
profitant de l'anarchie qui prévaut dans le secteur des transports à Oran. «C'est
tout bénef ! Je travaille depuis plusieurs mois en tant que taxi clandestin. Une
fois, j'ai été même contrôlé par un policier, mais j'ai réussi à me tirer
d'affaire en prétendant avoir oublié tous mes papiers à la maison. Le travail
en tant que clandestin est rentable surtout durant les heures de pointe», avoue
ce chauffeur de taxi reconverti en clandestin. Fraudeurs, «clando», faux taxis
et autres dénominations pour désigner une profession qui s'est imposée au fil
des ans. Ces taxis exercent à l'ombre ou sur «commande» par téléphone. Ils
préfèrent travailler durant les heures de pointe ou durant la soirée pour
éviter les contrôles des services de police. Les chauffeurs de taxis agréés
dénoncent, quant à eux, la concurrence déloyale des «taxieurs»
clandestins et la hausse du nombre des sociétés privées de taxis qui sont
désormais près d'une vingtaine à exercer. Plus étonnant, trente-cinq demandes
de création de nouvelles sociétés sont en étude à la direction des Transports
de la wilaya d'Oran (DTWO). Les services concernés avaient opté pour la
création de sociétés de taxis avec l'accord des syndicats du secteur pour
atténuer la tension sur les licences qui a poussé des centaines de chauffeurs
de taxis au chômage technique. Mais cette alternative n'a aucunement profité
aux anciens «taxieurs». De leur côté, des usagers se
plaignent des «dépassements» de certains chauffeurs de sociétés privées qui
n'ont rien apporté de nouveau en matière de prestations de services. Une bonne
partie des plaintes des usagers concerne des chauffeurs des sociétés privées.
Il est à rappeler que les sociétés
de taxis privées avaient été créées suite aux dispositions prévues dans
l'arrêté du 28 septembre 2009, modifiant l'arrêté du 8 août 1993, réglementant
le transport effectué par taxi. Les quatre syndicats des transporteurs (SNTT, UGCAA,
UNAT et UNACT) avaient accepté la création des sociétés de taxis dans sa forme
nouvelle et ce, à la lumière du nouveau texte réglementaire portant conditions
et modalités de création de ces entités et notamment le nombre de véhicules
revu à la baisse, et qui est passé de 30 à 10 et sans conditions d'âge.