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Après s'être restructuré en SPA
voilà seulement deux années, le leader national de l'industrie du carton ondulé
entend désormais consolider sa fulgurante ascension par une entrée en Bourse. Ramdane Batouche, P-DG et
fondateur de Général Emballage, parle des ressorts de sa croissance et de ses
ambitions d'exportation. Entretien.
Général Emballage est aujourd'hui aussi bien le plus jeune que le plus grand producteur de carton ondulé en Algérie. Quelles sont vos capacités actuelles de production ? A l'heure actuelle nos trois usines d'Akbou, d'Oran et de Sétif totalisent une capacité de production de 130.000 tonnes de carton ondulé par an. Cela équivaut, selon nos informations, à quelque chose comme 80% de la demande nationale en la matière en 2011. Par delà les chiffres, il convient d'appréhender ces capacités en termes de sécurité et de continuité du service de production et de réduction des coûts de livraison. Vous avez beaucoup investi dans la production ces dernières années. Quel est le montant de cet engagement ? Entre 2008 et 2011, nous avons engagé des investissements de l'ordre de 2,25 milliards de dinars. En fait, nous sommes très attentifs à l'évolution du marché et des besoins de nos clients et nous nous donnons pour optique d'être constamment à jour en matière de capacité de production et d'avancées technologiques. Vous avez mis en service récemment une nouvelle unité de production. Qu'apporte-t-elle de nouveau au marché ? Il s'agit essentiellement d'une ligne d'impression haute définition. Jusque-là, les emballages à couleurs vives étaient fabriqués par contre-collage, c'est-à-dire que l'imprimé était d'abord réalisé en offset avant d'être plaqué sur le carton. Notre nouvelle ligne permet d'imprimer directement sur carton. Dans le jargon du métier, cela s'appelle l'«impression High-graphics en flexographie Post-print ». C'est plus économique et c'est aussi un procédé qui va rompre la dépendance de l'industrie nationale en matière graphique puisque certains opérateurs recourent à l'importation de ce type de prestations. Et pourquoi ne pas propulser l'Algérie au rang d'exportateur ? Peut-on savoir le coût de cette acquisition ? En 2011, nous avons engagé 1,25 milliard de DA d'investissements, essentiellement pour cette nouvelle ligne d'impression ainsi que pour un nouveau train onduleur, nécessaire à la synchronisation des cadences puisque la nouvelle ligne graphique atteint des vitesses de 8.000 passages à l'heure. Votre politique d'investissement intensif dans l'outil de production explique-t-elle seule la forte croissance de Général Emballage et sa position de leader de son marché ? Sans doute pas. Nous investissons fortement dans les ressources humaines en tablant sur le potentiel des jeunes que nous accompagnons avec un soutien conséquent de formation. Nous refusons d'acheter de la simple machinerie et demandons toujours à nos fournisseurs en équipements industriels des avenants de transfert de technologies et de savoir-faire. Nous parvenons ainsi à des taux de maîtrise et à une efficience des plus notables. Je crois aussi pouvoir dire que nous avons réussi à installer une culture et des valeurs d'entreprise très fortes avec des personnels totalement engagés dans la réalisation des objectifs de l'entreprise. Une entreprise qui le leur rend bien puisque nous avons aussi un système de rémunération valorisant et incitatif. J'ajouterais que, comme dans toute entreprise humaine, la réussite réside dans le travail et le sérieux. Il faut avoir un peu de cette persévérance patiente du paysan qui sème et qui attend la germination. Déjà présent sur le marché tunisien, Général Emballage serait en butte à des obstacles pour s'étendre à l'international. Le ministère de l'Industrie, de la PME et de la Promotion des investissements entend mettre en place, avec l'ONUDI, un mécanisme de consortium d'exportation. Qu'en pensez-vous ? Sur le plan du principe, tout ce qui concourt au développement des entreprises est le bienvenu même si le mécanisme du consortium d'exportation ne répond pas nécessairement aux problèmes que nous rencontrons à l'export. Le passage à l'exportation nécessite la réunion de plusieurs conditions dont l'instauration d'un climat de confiance entre l'administration et les opérateurs, ce qui implique un assouplissement des procédures et la rupture avec les approches bureaucratiques. Nous souhaitons, à Général Emballage, surtout pouvoir investir à l'étranger dans de petits relais logistiques de manière à pouvoir répondre à l'exigence du travail à flux tendu mise systématiquement en avant par les nombreux opérateurs européens qui nous ont approchés. Nous aurons aimé que la législation évolue pour permettre aux entreprises nationales d'investir à l'étranger tout en créant les garde-fous nécessaires pour que cette ouverture ne soit pas une brèche de fuite des capitaux et que le PIB national profite de nouvelles opportunités de croissance captées actuellement par des pays comme l'Egypte, la Turquie ou les pays de l'Europe de l'Est. Vous êtes membre du Forum des chefs d'entreprises. Pourquoi ces doléances ne sont-elles pas portées par cette organisation ? Je crois que les organisations patronales sont trop absorbées par les nombreux problèmes d'ordre domestique qui se posent aux entrepreneurs pour s'occuper de l'exportation, un volet qui n'interpelle, somme toute, qu'un tout petit nombre d'entreprises. Vous avez aussi évoqué l'idée d'une introduction en Bourse de Général Emballage. Est-ce que vous vous êtes fixé des échéances ? En matière de management financier et comptable, Général Emballage est déjà prêt à faire son entrée en Bourse. Nous nous sommes inscrits dans une politique de grande transparence et de stricte observance des règles d'une gestion saine. Nous avons même été certifiés «AAA» par la COFACE. 2014 pourrait être une date raisonnable pour notre entrée à la Bourse d'Alger. |
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