En dépit des campagnes de sensibilisation, le nombre des accidents
domestiques ne cesse d'augmenter et le milieu immédiat de l'enfant est leur
première cause.
Viennent en tête de liste les brûlures. Depuis le début de l'année plus
de 200 enfants, victimes de brûlures, ont été admis dans les différentes
structures de santé. Agées entre 1 et 14 ans, les victimes présentaient des
brûlures de différents degrés. La semaine écoulée, un nourrisson de 40 jours a
été admis au service de grands brûlés du CHU d'Oran, (pavillons 2). Le bébé a
été brûlé aux mains et au ventre, dans un incendie. D'autre part les brûlures
«thermiques» (allumettes, four) représentent 46,2% des accidents de cuisine. Certains
enfants ont été blessés suite à l'explosion de bouteilles de gaz butane ou avec
de l'eau bouillante. «C'est sans doute parce que les femmes algériennes passent
énormément de temps à la cuisine et sont, en général, toujours absorbées par
leurs tâches ménagères», dira un médecin. Les brûlures surviennent dans la
cuisine dans 73,5% des cas et 15% dans la chambre. «Puisque l'espace cuisine
connaît une forte concentration d'activités ce qui multiplie le risque
d'accident. Il est donc nécessaire de ne pas laisser les enfants transformer la
cuisine en aire de jeux. Une seconde d'inattention et les conséquences sont
dramatiques», ajoute notre source. Le nombre des brûlés ne cesse d'augmenter. Ce
phénomène prend de l'ampleur jusqu'à devenir un véritable problème de santé
publique. Chaque année, le bilan des victimes de brûlures graves noircit le
tableau des accidents domestiques. Il faut savoir que ces brûlures peuvent
entraîner une détresse circulatoire et causer la mort. Quelque 20.000 enfants
sont annuellement victimes d'accidents domestiques à Oran. 52% des victimes
d'accidents domestiques sont des enfants âgés de 0 à 4 ans. Ces derniers sont
souvent victimes de leur curiosité et leur désir de se comparer aux adultes. Même
si l'un des endroits les plus risqués est la cuisine (20% des accidents), une
étude réalisée par le ministère de la
Santé et de la
Population a relevé que 30% de ces accidents ont lieu dans la
chambre, 21% dans la cour ou le jardin de la maison, 14% dans la salle de
séjour, 12% dans les escaliers et 3% dans la salle de bain. Des accidents qui
entraînent des handicaps et parfois même des décès. «L'engagement des parents
et leur prise de conscience sont autant nécessaires pour espérer éviter des
drames familiaux. Des drames qui partent souvent d'une simple négligence, d'un
oubli, de l'ignorance et qui dans plusieurs des cas, aboutissent à la mort, à
un handicap ou à un traumatisme», conclut notre interlocuteur.