A quelques jours de la fin du deuxième trimestre de l'année scolaire, le
déficit d'encadrement des matières essentielles, en particulier les
mathématiques, se pose avec acuité au niveau de plusieurs établissements des
deux cycles, secondaire et moyen, dans la wilaya d'Oran. Ce manque cruel en
personnel enseignant qualifié, qui concernait jadis les établissements
scolaires de la périphérie, touche désormais les lycées du centre-ville (Ibn Badis, Pasteur, Allal Sidi
Mohamed?), confie un enseignant. Ainsi, dans un établissement secondaire du
centre-ville, qui avait dans un passé récent une grande notoriété, des élèves
de 1ère année secondaire sont sans professeur de mathématiques depuis le début
de l'année scolaire. Le chargé de communication du Snapest
explique cette situation par trois facteurs: un manque de formation de diplômés
universitaires dans les matières techniques et scientifiques (maths et physique),
la nouvelle politique de recrutement qui impose aux nouvelles recrues de
disposer d'un diplôme universitaire de la spécialité enseignée, et enfin le
désintérêt des élèves et des étudiants pour les matières techniques et en
particulier les maths. «Nous constatons ces dernières années un manque
d'intérêt des élèves pour les filières mathématiques qui sont qualifiées de
pénibles. La majorité des élèves préfèrent des filières plus faciles et avec
des débouchés sûrs. La situation est similaire dans l'université où les
mathématiques et la physique n'attirent plus les étudiants», affirme ce
syndicaliste. Le déficit en matière d'encadrement ne concerne pas uniquement
les maths et les branches techniques mais aussi le français, la philosophie et
l'histoire/géographie. L'Académie avait lancé, au début de cette année scolaire,
un concours de recrutement d'une centaine d'enseignants pour résorber le
déficit constaté dans les cycles secondaire et moyen, rappelle-t-on. Le tiers
de postes ouverts était destiné à la matière des mathématiques: 20 postes pour
le secondaire et 10 pour le moyen. 80 postes ont été ouverts pour le cycle
moyen (20 postes pour les maths, 20 postes pour l'éducation islamique, 10 pour
la musique, 10 pour l'histoire, 10 pour la langue arabe et 5 pour la musique). Pour
le cycle secondaire, quatorze postes étaient à pourvoir: 10 pour les maths et 4
pour le génie civil. Cependant, le nombre de postes ouverts pour la matière des
mathématiques reste en dessous des besoins. L'Académie avait saisi la direction
de la Fonction
publique pour bénéficier de dérogations spéciales au profit des ingénieurs en
informatique et les diplômés de physique pour enseigner cette matière essentielle.
La Fonction
publique reste toutefois intraitable en matière de recrutement des enseignants
qui doivent disposer d'un diplôme universitaire de la spécialité enseignée. Aussi,
ce sont les élèves et leurs parents qui se trouvent pénalisés par cette situation.
Le seul bénéficiaire reste les écoles privées et les enseignants qui proposent
des cours à la carte. Nombreux parents d'élèves sont contraints ainsi de
dépenser des sommes importantes pour des cours particuliers en mathématiques ou
en physique.