Avec son immense pavillon et sa délégation composée de 9 exposants, soit la plus forte participation étrangère à la 2ème édition du Salon international des produits et services du secteur pétrolier et gazier, ouvert avant-hier à Hassi Messaoud, la Russie affiche clairement ses ambitions pour le grand potentiel du marché algérien de l'énergie.

Un intérêt marqué par la présence au salon de hauts responsables politiques, dont le vice-ministre de l'Industrie et de l'Innovation de la République de Bachkortostan et du président de la Commission industrielle du parlement bachkiri, entre autres. Une participation qui est soutenue par les plus hautes autorités russes, comme en témoigne le message envoyé aux participants par le président de la République de Bachkostortan, M. Roustem Khamitov.

«Nous estimons que la participation des représentants de la République de Bachkortostan à la deuxième foire internationale des fournisseurs des produits et services du secteur pétrolier et gazier à Hassi Messaoud est un pas important qui contribuera à accélérer la coopération russo-algérienne réciproquement avantageuse», lit-on dans le message du président bachkiri. Les Russes espèrent par ailleurs une participation des entreprises algériennes à la grande exposition internationale baptisée «La Grande Chimie», prévue au mois de mai prochain à Oufa, capitale de la République bachkirie. En perspective de cet évènement, «une réunion avec des responsables du ministère algérien de l'Energie et des Mines est prévue le 11 mars en cours, soit juste après la clôture du salon de Hassi Messaoud », a annoncé hier au Quotidien d'Oran le vice-président de la Chambre de commerce et d'industrie de la République de Bachkortostan, M. Pavel Barmin. Ce dernier n'a pas manqué de rappeler le rôle joué dans les années 60 et 70 par l'ex-URSS dans l'émergence de l'industrie pétrolière et gazière en Algérie, notamment en matière de formation de jeunes cadres algériens dans le domaine des hydrocarbures. Un partenariat et une coopération de choix que les Russes voudraient reconquérir à la faveur du retour sur la scène internationale des deux pays après la parenthèse des années 90, où les relations bilatérales ont été quasiment mises en veilleuse aussi bien à cause des difficultés économiques de la Russie que de l'instabilité politique et sécuritaire de l'Algérie au cours de la décennie noire. Mais depuis la visite en 2006 du président Vladimir Poutine, les relations entre les deux pays ont été relancées avec plusieurs accords signés et la création du Forum d'affaires russo-algérien.

«Notre ambition est de réaliser en partenariat avec l'Algérie des complexes industriels où nous mettrons à la disposition de nos partenaires tout notre savoir-faire technologique et technique et notre compétitivité pour asseoir l'outil de production algérien», a précisé M. Pavel Barmin, qui ne cache pas l'intérêt des entreprises de son pays à faire preuve désormais de plus de présence dans les appels d'offres lancés par l'Algérie.

Il est à noter enfin que la République du Bachkortostan est l'un des plus riches territoires de Russie en ressources naturelles et minières, avec près de 3.000 ressources minières. Elle dispose en particulier de pétrole - la Bachkirie était l'un des principaux centres d'extraction d'Union Soviétique, de gaz naturel, de mines (charbon, fer, manganèse, chromite, plomb, tungstène, cuivre, zinc, sel gemme, quartz, fluorine, pyrite, barytine, silicate, silice, amiante, talc, malachite, jade, granite) ; elle a également de nombreuses carrières de pierres et de matériaux de construction. Le gouvernement a construit de nombreux complexes industriels pour exploiter ces ressources. La Bachkirie est aussi l'une des bases principales de matières premières pour la métallurgie non ferreuse russe. La République a de grandes réserves de lignite avec un haut degré bitumineux.