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Au cours d'une conférence de presse qu'il a animée hier matin à
Constantine, le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Aboudjerra Soltani, a annoncé que
la charte scellant l'alliance islamiste constituée du MSP, An-Nahda
et El-Islah sera présentée mercredi à Alger et ce
document contiendra les grandes lignes de son programme commun.
Entrant ensuite de plainpied dans l'actualité politique du moment, à savoir la préparation des élections législatives du 10 mai prochain, il a noté que celles-ci vont constituer une confrontation entre les idées et les différents courants qui les portent au sein de notre société et a appelé les citoyens à se rendre en masse aux urnes, le 10 mai prochain. «Le seul moyen d'imposer le changement c'est les élections, a-t-il estimé, en considérant que le boycott et le terrorisme ne mènent pas à ce but. Il a salué au passage la décision du FFS de participer à ces élections avant de dire : «nous allons bientôt célébrer le cinquantenaire de l'Indépendance et avant cela nous allons nous trouver en face d'un rendez-vous crucial pour l'avenir de la société». Evoquant ensuite le retrait de son parti de l'alliance présidentielle, il dira «nous nous sommes retirés de l'alliance présidentielle parce que nos deux partenaires dans cette coalition ont refusé de passer à un stade supérieur, vers une véritable alliance». Il aborde l'actualité au niveau international en parlant de la dynamique islamique dans le monde arabe, jugeant que l'Algérie ne constitue pas une exception, et se félicitant que la mentalité occidentale ait changé sa vision de l'islam politique. «Il n'y a plus d'islamophobie et c'est à nous de nous adapter à cette nouvelle donne», a-t-il estimé encore, en annonçant que la politique c'est l'art du possible. «Nous avons oeuvré au début pour la réconciliation nationale, mais maintenant nous devons passer aux réformes des institutions de l'Etat». Et dans ce cadre, il est possible que les trois partis qui viennent de fonder l'alliance aboutissent à l'objectif de fusionner pour constituer une seule formation politique. «Nous nous préparons à former une majorité au parlement afin de constituer un poids politique et peser dans l'élaboration de la constitution», a-t-il souligné. Et d'ajouter que les responsables de la nouvelle alliance sont en train de discuter de l'élaboration de listes communes dans lesquelles, a-t-il précisé, les ministres actuels du gouvernement seront placés ou bien en tête de liste ou bien en seconde position. «Nous estimons que le courant islamiste va gagner les prochaines élections législatives», a affirmé avec assurance le conférencier, en se basant sur le fait que le peuple ne craint plus, selon ses dires, le courant islamiste qui est à présent le plus représentatif de la société algérienne. Il dira même que «la tendance actuelle de l'électorat est très proche de nous et les gens qui n'ont pas voté durant les derniers rendez-vous électoraux sont en majorité des électeurs islamistes qui ont été trahis en 1990». Avant de conclure sa conférence, M. Aboudjerra Soltani a tenu à «saluer la décision des magistrats qui ont refusé d'inscrire de nouveaux électeurs sur les listes. Pour nous le corps électoral, a-t-il dit, ne doit pas dépasser 50 % de toute la population et il doit normalement se situer à 18 au lieu de 21 millions recensés actuellement». Enfin, répliquant aux propos tenus dernièrement par M. Ouyahia sur la polygamie et le port du hidjab, M. Soltani rappelera que ces derniers font partie du Coran et les interdire revient à interdire le Coran. Abordant ensuite les accusations de financement de partis islamistes par l'étranger, Aboudjerra Soltani rétorque en disant «que ceux qui affirment cela apportent des preuves». En déplorant aussi le refus de Abdallah Djaballah de se joindre à la démarche des trois partis islamistes qui ont constitué une alliance, le président du MSP a déclaré avec emphase: «nous sommes parfaitement en mesure de superviser non seulement les urnes, mais d'annoncer les résultats des élections avant le ministère de l'Intérieur». Soulevant la question de la fraude, Aboudjerra Soltani a décliné son optimisme pour les prochaines élections qui, selon lui, vont bénéficier de garanties de transparence et de régularité, en citant le contrôle international dont elles seront entourées, notamment de la part de l'ONU dont les délégués auraient, selon lui, déclaré qu'ils se retireraient dès qu'il y a un soupçon de fraude et de dénoncer cela au niveau international». Revenant sur le RND et le FLN, il dira qu?il y avait de la fraude au cours des dernières élections et le peuple n'avait pas, en fait, voté sur le RND mais sur le FLN. |
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