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Africa Invest va sortir de NCA par la Bourse d'Alger

par Hamza Bousaidan

Le fonds d'investissement régional avait prévu de reprendre ses billes au bout de cinq ans de présence dans le capital de NCA Rouiba. Il devrait mettre en vente à la bourse d'Alger plus du quart des actions de la Nouvelle Conserverie algérienne. Une opération importante selon le président de NCA. Les résultats de l'entreprise ont fortement progressé. L'action a pris de la valeur.

Africa Invest est un fonds institutionnel international dans lequel sont dépositaires le fonds gouvernemental belge, finlandais ; la Banque européenne, ainsi que d'autres Etats à travers leurs institutions. Ce fonds, est géré au même titre que de nombreux autres par un groupe d'experts financiers basés en Tunisie, dans une filiale régionale appelée Maghreb Invest. Depuis trois ans Africa Invest accompagne la société conserverie NCA Rouïba dans sa croissance, comme l'explique son président du conseil d'administration Slim Othmani : «Africa Invest a contribué, depuis trois ans, à accroître la création de valeur de notre société».

Pour Slim Othmani, le choix de la vente publique d'actions à la Bourse d'Alger permettra aux actionnaires étrangers de liquéfier leurs actions et d'exercer ainsi librement leurs participations au sein de l'entreprise. Il assure à ce propos «que l'objectif pour Rouïba est également de faire partager le fruit du succès avec ses collaborateurs ainsi qu' avec les consommateurs qui seraient tentés de prendre des participations.

La sortie d'Africa Invest du capital de NCA est interprétée comme une fin de mission réussie, une fin de contrat qui s'achève au bout de 05 ans d'accompagnement financier avec comme objectif, une rentabilisation des capitaux apportés.

La cession des parts de Africa Invest à la Bourse d'Alger sera l'occasion d'une augmentation de capital pour NCA. Les nouveaux souscripteurs apporteront plus de fonds. Cette opération pourrait intervenir dans 06 ou 07 mois, fait savoir Slim Othmani. L'entreprise se porte bien, selon lui, elle a augmenté considérablement ses résultats, et cela a retenti sur la valeur de son action, désormais plus élevée qu'au moment de l'entrée du fonds d'investissement régional.

NCA n'a pas procédé elle-même au rachat des actions cédées par Africa Invest. Le président de NCA Rouïba explique que cela est dû au prix par action demandé par son partenaire sortant : «il n'est pas à notre portée, et la manière la plus optimale de vendre ces actions, est de les faire racheter par le public».

LA LEGISLATION SUR LA BOURSE PENALISE L'ECONOMIE

Si l'opération d'ouverture de cession d'actions de NCA à la Bourse d'Alger se tient dans les délais souhaités, le titre NCA devrait se retrouver dans le cercle extrêmement restreint des valeurs mobilières de la place financière alors que d'autres entreprises privées sont annoncées à la Bourse d'Alger. Cela ne se fait pas sans appréhensions. D'après Slim Othmani, l'expérience de capitalisation par levée de fonds en bourse d'Alliance Assurance a démontré le degré de faiblesse de l'animation du titre en Bourse. Les différents intervenants nécessaires à la dynamisation de la Bourse sont absents, «ce qui a donné un titre dont la côte est plate». Il s'agit selon lui d'une situation particulière «l'Etat algérien a mis la charrue avant les bœufs».

Il est reconnu que les conditions d'accès en Bourse ne sont pas favorables aux opérateurs économiques, les limites et les freins de la réglementation en matière d'accompagnement des entreprises sont répertoriés et identifiés par les régulateurs et gestionnaires de la Bourse, «Ces limites doivent impérativement être dépassées, et il va falloir apporter les modifications indispensables pour que la Bourse d'Alger soit active» conclut Slim Othmani.

UNE REFORME SANS VOLONTE POLITIQUE?

La réforme est annoncée, mais tarde à se matérialiser. La COSOB (Commission d'organisation et de surveillance des opérations de bourse) a proposé un plan ambitieux de développement et de modernisation du marché financier ; des appels d'offres sont lancés pour le recrutement des experts nationaux et internationaux devant accompagner la mise en œuvre de ce plan. Pour ce faire, ce plan doit être accompagné d'une vraie volonté politique, de l'avis du patron de la conserverie, «si ce plan n'est pas accompagné d'une vrai volonté politique, il ne servira à rien, car très souvent les dirigeants ne manifestent pas de fermeté et de détermination nécessaires pour amener à l'exécution d'un plan» conclut-il. Pour l'expert financier Omar Berkouk, la Bourse d'Alger ne peut pas décoller sans que l'Etat n'y apporte ses plus belles entreprises.