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Si l'ouverture des périodes de soldes s'apparente à un véritable
événement national dans les pays outre-mer, en Algérie, cette pratique continue
d'être exercée dans une anarchie totale.
Une pratique pourtant régie par un décret promulgué en 2006. Pour cette pratique, les pouvoirs publics ont arrêté la période du 19 janvier au 29 février pour les soldes d'hiver et du 21 juillet au 31 août pour les soldes d'été. Le même décret stipule que cette pratique ne peut plus être opérée en dehors des périodes légales. Il s'agit ainsi de la détermination d'une date unique et fixe de leur démarrage et de la réduction. A la différence des soldes, les promotions peuvent avoir lieu tout au long de l'année mais réalisées pour une durée limitée sur quelques articles. Pour toute opération de solde, une autorisation doit être délivrée par la direction du commerce territorialement compétente. Cependant à Oran et notamment au centre-ville, une dizaine de magasins ont commencé à baisser leurs prix dès le mois de novembre avec des pancartes affichant des baisses variant de 20 à 50 %, d'autres continuent de faire des soldes bien que la période légale est arrivée à sa fin, alors que certains annoncent des soldes à longueur d'année. Une petite tournée au niveau des artères commerçantes de la ville permet de constater de visu le décalage entre la loi et le terrain. La plupart des commerçants semblent ignorer que cette pratique est régie par un décret signé par la chefferie du gouvernement. Certains commerçants ont avoué ne pas avoir eu recours à cette autorisation, mettant en cause le manque de communication. Rares sont les commerçants qui ont déclaré être au courant, et qu'ils n'ont rien fait pour régulariser leur situation. «Nous pratiquons des réductions de prix depuis des années, pourquoi devrions-nous faire autrement maintenant. Je n'ai pas d'autorisation et les affaires marchent normalement», dira l'un d'eux. Et nombreux sont les commerçants qui ne font pas la différence entre solde et promotion. Selon un technicien en marketing, « les promotions sont des techniques de marketing pour appâter le consommateur : ça peut être des échantillons, des primes, des cadeaux..., alors que les soldes sont des périodes définies où le commerçant a le droit de vendre à perte les produits. Elles sont en général utilisées pour écouler les stocks invendus des précédentes saisons jusqu'à épuisement du stock. La vente à perte (c'est-à-dire vendre un produit moins cher que le prix payé) est interdite hors période de soldes. Pour les promotions, pas de date fixe, mais la période de promotion doit être clairement spécifiée. La vente à perte est interdite. Le commerçant est obligé de fournir tous les clients qui commandent pendant la période de promotion. La distinction essentielle entre les soldes et promotions tient au fait que les premières visent à écouler des stocks, alors que les deuxièmes sont des réductions de prix pour dynamiser les ventes. Il s'agit de ventes à prix réduits mais, à la différence des soldes, elles sont autorisées toute l'année». Les clients potentiels s'emploient à dénicher, souvent en vain, la bonne affaire à des prix acceptables. En effet, des commerçants annoncent des soldes en vitrine mais une fois à l'intérieur, on se rend compte que rien ne l'indique puisque l'affichage des anciens et des nouveaux prix, qui est pourtant exigé par la loi, n'existe pas. Pour faire face à ces dépassements, un décret exécutif fixant les conditions et modalités de réalisation des soldes, des ventes promotionnelles et des liquidations des stocks a été signé par le chef du gouvernement en 2006 et est entré en vigueur en juin 2007. Le besoin s'est fait expressément sentir. Il y avait, jusqu'à cette date, un vide juridique. |
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