L'Algérie multiplie ses contacts avec le CNT libyen. Demain, le ministre
des Affaires étrangères, Mourad Medelci, se rendra
dans la capitale libyenne pour une visite de travail, à l'invitation de son
homologue libyen Achour Saad Ben Khayal.
Cette visite s'inscrit officiellement dans le cadre de «la concertation
politique sur des questions d'intérêt commun», comme l'a précisé le porte-parole
du ministère, Amar Belani. Ce
dernier a rappelé que l'Algérie a exprimé à maintes reprises son soutien aux
efforts menés par le gouvernement libyen pour «restaurer la stabilité du pays».
Une visite qui répond aussi au souhait américain de voir plus de solidarité des
pays frontaliers avec la Libye,
Hillary Clinton demandant à l'Algérie, lors de son escale à Alger, d'aider
davantage le CNT. Et c'est cette instabilité qui fait craindre le pire aux pays
de la région et plus particulièrement à Alger, qui voit ses frontières communes,
et pas seulement avec la Libye
mais également avec le Mali, vivre des moments de grand doute. Les armes
disparues au lendemain de la chute de l'ancien régime sont toujours en
circulation, menaçant la région d'embrasement. Consciente de ses problèmes de
sécurité, Tripoli a appelé ses voisins à une rencontre au sujet des frontières
communes poreuses, qui sont devenues, depuis la chute de Mouammar Kadhafi, des
lieux de transit majeurs pour toutes sortes de trafics, avait annoncé, jeudi
dernier, un responsable libyen.
La présence de Medelci en Libye est perçue
également comme un gage de bonne volonté de la part d'Alger, elle
dont les relations avec le CNT ont été tendues dès l'intervention armée
de l'Otan en Libye. Des relations également envenimées par la présence sur le
sol algérien d'une partie de la famille du défunt Colonel, dont Aïcha, qui avait, à travers ses déclarations, assombri un
peu plus le ciel entre les deux pays. Une rencontre est prévue le 11 mars en
Libye et s'articulera sur le contrôle des frontières afin de faire face aux
défis sécuritaires, y compris l'immigration illégale, avait indiqué le Premier
ministre libyen Abdel Rahim al-Kib.