Le rééchelonnement des dettes fiscales des entreprises en difficulté, décidé
lors de la dernière tripartite de septembre 2011, entrera en vigueur le 1er
mars prochain. Cette date coïncide avec l'ouverture de l'inscription de ces
entreprises pour adhérer au dispositif adopté lors de cette tripartite. C'est
ce qu'a annoncé, jeudi, le directeur général des impôts (DGI), Abderrahmane Raouia. Ce dernier
qui s'exprimait devant la presse en marge d'une journée d'information sur le
dispositif, a indiqué que les entreprises en difficultés financières voulant
bénéficier de ce dispositif doivent se rapprocher des services des impôts pour
s'y inscrire durant la période allant du 1er mars au 30 avril prochains. Une
période de moratoire de 12 mois, mais qui pourrait atteindre 36 mois en
fonction des capacités financières de chaque entreprise, leur sera accordée et
durant laquelle les entreprises bénéficiaires ne seront pas tenues de payer
leurs dettes fiscales, précise M. Raouia. En outre, le
rééchelonnement des dettes fiscales inclut l'annulation des pénalités infligées
à ces entreprises, ajoute le même responsable. Le même responsable a signalé
que le nombre total des entreprises devant bénéficier de ce dispositif sera
connu une fois l'opération d'inscription achevée. Ce rééchelonnement sera traité
au cas par cas avec un octroi d'une période de différé de paiement durant une
ou deux années, étalement du paiement de cette dette sur trois années et
l'annulation des pénalités de recouvrement. Le DG des impôts a, en outre, souligné
que la rencontre de ce jeudi vient boucler une série de regroupements régionaux
ayant réuni les représentants de l'administration fiscale et les opérateurs
économiques locaux pour expliquer les mesures contenues dans la circulaire
fixant les modalités de rééchelonnement des dettes fiscales des entreprises.
M. Raouia a, d'autre part, tenu à expliquer que
cette mesure n'inclut pas les dettes relatives aux charges sociales, alors
qu'un moratoire lié au paiement de la taxe sur l'activité professionnelle (TAP)
devra être négocié avec le receveur de wilaya au niveau de laquelle
l'entreprise est implantée, du fait qu'une partie des revenus de cette taxe
appartient à la collectivité locale. Par ailleurs, des détails techniques
relatifs à l'application de cette circulaire ont été soulevés par les
opérateurs économiques présents à la rencontre. Il s'agit, entre autres, de la
nature des activités économiques concernées par le rééchelonnement et le
devenir des contentieux antérieurs à l'entrée en vigueur de cette décision. En
réponse à ces préoccupations, le directeur des opérations fiscales de la DGI, M. M'hand Issad, a
expliqué que le moratoire accordé par les pouvoirs publics exclut les petits
métiers et les artisans, ajoutant que ces derniers bénéficieront de mesures
différentes à l'image des chauffeurs de taxis qui font déjà l'objet d'un
dispositif en cours d'exécution. D'autre part, le délai de 36 mois ne sera pas
appliqué à toutes les entreprises, a-t-il fait savoir. «Le traitement se fera
au cas par cas et en fonction des capacités de paiement de chaque entreprise», a
précisé le même cadre, ajoutant que toutes les pénalités infligées à
l'opérateur pour retard de paiement seront suspendues une fois la première
tranche de paiement effectuée.