Si les importations algériennes ont enregistré une baisse de plus de 6%, la facture alimentaire de l'Algérie a connu, quant à elle, une hausse de près de 19% en janvier 2012. Les chiffres du Centre national de l'informatique et des statistiques des Douanes, le CNIS, montrent clairement que l'augmentation de la facture est due essentiellement à l'importation des céréales et des légumes secs, puisque le groupe «céréales, semoule et farine» a connu une augmentation de 44,98%, passant de 204,2 millions de dollars en janvier 2011 à 296 millions de dollars une année plus tard. Ce groupe a représenté la part la plus importante, soit près de 37%, de la structure des importations des produits alimentaires durant le premier mois de l'année en cours, qui ont connu une hausse estimée à 18,8%, passant de 687 millions à 816 millions durant la période de référence.

L'Algérie est le premier importateur mondial de blé dur (1,7 million de tonnes), en dehors de l'Italie, et le 5e en blé tendre (4,3 millions de tonnes), devenant ces dernières années l'un des premiers pays importateurs de céréales, dont le maïs, pour satisfaire ses besoins domestiques, mais également pour approvisionner, sous une forme quelconque, des pays frontaliers comme le Mali ou le Niger dont la stabilité politique est un gage de quiétude le long des frontières communes, mais aussi dans la pérennisation de la lutte antiterroriste dans cette région du Sahel.

Ainsi, du 1er juin au 30 novembre 2011, au niveau des statistiques, l'Algérie a acheté 850 mille tonnes blé de plus que par rapport à la même période un an auparavant. Par ailleurs, et à l'exception des viandes qui ont connu une baisse de plus 24% pour un montant de 16,2 millions usd et des sucres et sucreries (19,8%) à 79,99 millions usd, tous les autres produits du groupe ont connu des augmentations relativement importantes mais qui n'ont pas profité aux consommateurs du fait que la mercuriale n'a pas enregistré de recul, tout au contraire.

Les importations des groupes «café et thé» ont enregistré également une importante hausse (55,2% à 29,9 millions usd), au même titre que le groupe des «légumes secs et autres» (53,5% à 72,5 millions usd) et enfin celui des «laits et produits laitiers» (+12% à 145,9 millions usd).

Quant aux biens de consommation non alimentaires, ils ont aussi connu une courbe ascendante de près de 9,6%, totalisant 665 millions usd en janvier 2012 contre 607 millions à la même période en 2011.

 La palme revient bien sûr à l'importation des véhicules de tourisme avec 45,8%, passant ainsi de 131,7 millions usd à 192 millions usd.

 La facture des médicaments a aussi connu une légère augmentation de 2,9%, passant à 223,8 millions usd en janvier 2012. Les biens destinés au fonctionnement de l'outil de production ont connu une hausse de 1,9%, totalisant 1,03 milliard usd, due essentiellement à des augmentations des importations du rond à béton (61,4% à 167 millions usd), et des huiles destinées à l'industrie alimentaire (55,6% à 97,7 millions). Volet baisse, ce sont les biens d'équipements qui sont passés de 1,54 milliard usd à 1,09 milliard en janvier 2012.

Les importations algériennes ont été de près de 3,6 milliards de dollars en janvier 2012 contre 3,84 mds usd en janvier 2011, soit 6,28% de baisse. Pour le premier mois de l'année en cours, l'Algérie a réalisé un excédent commercial de 2,22 milliards usd contre 1,16 md usd à la même période en 2011, en hausse de 91%. Les importations effectuées durant le premier mois 2012 ont été financées essentiellement par cash à raison de 52,5%, soit 1,89 milliard usd, en hausse de 3,39%, selon le CNIS. Les lignes de crédits ont financé 42,21% du volume global des importations, à 1,52 milliard usd, accusant une légère baisse de 1,7%, le reste étant réalisé par le recours aux autres transferts financiers à raison de 189 millions usd.